En finir avec la douleur chronique

En finir avec la douleur chronique
Un nouveau mode de prise en charge va être mis en place pour accompagner les patients souffrant de douleurs persistantes.

Pathologie qui touche plus de 12 millions de Français, la douleur chronique est définie comme une douleur persistante ou se reproduisant pendant plus de 3 mois. Elle altère la qualité de vie des personnes qui en souffrent et impacte fortement la vie de l’entourage également : son retentissement sur les plans physique, psychologique, social ainsi que professionnel ou scolaire peut être très important et aller jusqu’au handicap.

Un parcours pour mieux soulager

Selon la Haute Autorité de santé (HAS), « la prise en charge de la douleur chronique et la formation des professionnels de santé sont encore à améliorer ». En effet, « les délais de prise en charge restent trop importants et 70 % des patients n’ont pas de prise en charge adaptée ». Or, plus la prise en charge est tardive, plus la situation est complexe et les possibilités d’amélioration limitées. Par ailleurs, si des soins spécialisés existent, leur accès est inégal selon les territoires.

C’est dans ce contexte qu’un guide baptisé « parcours de santé de la personne présentant une douleur chronique » vient d’être édité par la HAS, en partenariat avec le Collège de médecine générale (CMG) et la Société française d'étude et de traitement de la douleur (SFETD).  Ses recommandations visent à apporter une réponse à chaque personne souffrant de douleurs chroniques et adaptée finement à ses besoins, qui sont souvent évolutifs. Pour cela, les experts proposent une nouvelle organisation des soins : ce parcours donne une place prépondérante à la médecine de ville, à sa collaboration avec les structures dévolues au suivi des douleurs chroniques ainsi qu’à la mobilisation, pour les cas les plus graves, des services hospitaliers spécialisés.

L’objectif global de cette petite révolution ? Renforcer la prévention, améliorer les délais de prise en charge et favoriser la coordination de l’ensemble des soignants accompagnant le patient. Du point de vue de ces derniers, cette nouvelle approche devrait permettre de réduire le handicap - corollaire de la douleur -, de prévenir une désinsertion sociale, professionnelle ou scolaire et d’améliorer la qualité de vie.

Des soignants en équipe

Dorénavant, le patient souffrant de douleurs chroniques va bénéficier de trois niveaux de prise en charge en fonction de la complexité de sa situation. Si le médecin traitant demeure le coordonnateur et responsable de ce parcours, il s’appuie sur une équipe de soins primaires qui comporte idéalement, outre le médecin traitant, un pharmacien, un infirmier, un masseur kinésithérapeute et un psychologue. Si nécessaire, cette équipe pourra également s’appuyer sur des médecins spécialistes consultant en ville.

Pour les patients souffrant de douleurs chroniques rebelles qui ne répondent pas aux traitements bien conduits en niveau 1, le médecin fait appel au deuxième niveau de prise en charge. Le patient est alors adressé pour un diagnostic, une évaluation ou une prise en charge spécifique « soit vers une consultation d’évaluation de traitement de la douleur chronique, qui est en capacité de prendre en charge tout type de douleur chronique, soit vers un service hospitalier de spécialité selon le type de douleur chronique (par exemple en neurologie pour une céphalée chronique ou une douleur neuropathique, en rhumatologie pour une douleur chronique musculosquelettique, etc.). »

Lorsque les patients présentent des situations trop complexes pour une prise en charge de deuxième niveau, ils peuvent être orientés vers un Centre d’évaluation et de traitement de la douleur chronique pour une réunion de concertation pluridisciplinaire, une évaluation complémentaire ou un acte technique spécifique réalisable uniquement en niveau 3, ou encore une hospitalisation.
 

Un parcours centré sur les besoins du patient

Pour la HAS, il est essentiel de rappeler que la prise en charge d’une personne présentant une douleur chronique doit être élaborée et mise en œuvre avec son accord et sa participation, parce que son succès en dépend. L’accompagnement par le médecin, le pharmacien, l’infirmier, le kinésithérapeute et le psychologue auront pour but de renforcer l’autonomie du patient, l’aider à gérer lui-même sa maladie et ses traitements et le soutenir dans ses changements de mode de vie. En effet, cette prise en charge peut nécessiter de profondes modifications du quotidien, un reclassement professionnel ou un engagement dans un nouveau projet de vie.

Pour en bénéficier, le patient peut s’adresser à son médecin traitant ou en parler avec les professionnels de santé avec qui il est en contact au quotidien.

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