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Gare aux allergènes émergents !

Illustration - Gare aux allergènes émergents !

Par Goffkein

A l’heure de la rentrée et de l’accueil sécurisé des enfants allergiques en milieu scolaire, voici un point sur les allergènes récemment identifiés.

L’Union européenne liste 14 aliments allergènes dont la présence doit impérativement être signalée sur l’emballage d’une denrée alimentaire contenant l’un d’eux. Il s’agit du gluten, des crustacés, des œufs, du poisson, de l’arachide, du soja, du lait, des fruits à coques, du céleri, de la moutarde, des graines de sésame ou de lupin, des mollusques et des sulfites (à une concentration supérieure à 10 mg/l). Ce sont également ces types d’aliments qui sont signalés dans les fameux PAI (plans d’accueil individualisés) des cantines et écoles, permettant d’accueillir dans les meilleures conditions possibles les enfants souffrant d’allergies alimentaires. En mettant à jour le rapport  « Allergies alimentaires : état des lieux et propositions d’orientation » qui datait de 2002, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a alerté sur l’existence de nouveaux allergènes.

Nouvelles habitudes alimentaires et nouveaux aliments à la mode

Face à l’évolution des habitudes alimentaires et à l’introduction sur le marché de nouveaux produits, suivant des modes successives, l’Anses tient à sensibiliser sur les risques de ces nouveaux aliments. « Les signalement reçus par le Réseau d’Allergo Vigilance (RAV) ont permis d’identifier des allergènes émergents », souligne l’avis d’experts. Lesquels ? « Le sarrasin, le lait des petits ruminants (chèvre et brebis), le kiwi, le pignon de pin, l’α-galactose (présent dans la viande de mammifère), les pois et les lentilles ». L’Anses précise même que « ces allergènes présentent un risque d’anaphylaxies, c’est-à-dire de réactions allergiques graves parfois plus élevé que certains allergènes de mention obligatoire listés dans l’Annexe II du règlement européen n°1169/2011 ».

Anaphylaxies à la viande de mammifères

Ce risque de réaction allergique grave est par exemple documenté avec le galactose-α (également appelé α-gal), un glucide présent dans la viande de mammifères non-primates qui a une structure chimique proche de celle de l’antigène B des groupes sanguins humains. « L’allergie à α-gal se caractérise par la survenue de symptômes de type anaphylactique tels que angioedème et/ou urticaire, entre 3 et 6 heures après consommation de viande de mammifère (bœuf, porc, agneau, lapin, veau, cheval, certains gibiers, kangourou, élan). Le délai de survenue est beaucoup plus rapide si l’aliment en cause est un abat, particulièrement le rognon, tissu riche en α-gal ».

Alcool et tabac facteurs aggravants

Selon les experts qui ont rédigé le rapport, l’analyse des cas signalés au Réseau d’Allergo Vigilance montre aussi que la consommation d’alcool et de tabac peut être un facteur aggravant dans les anaphylaxies sévères.
L’émergence de nouveaux allergènes devrait conduire à une mise à jour régulière de la liste des allergènes alimentaires dont la présence dans un produit doit être signalée, afin de mieux prévenir le risque d’allergies alimentaires graves.

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