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Hausse des hospitalisations pour effets indésirables médicamenteux

Hausse des hospitalisations pour effets indésirabl

Les hospitalisations causées par les effets indésirables des médicaments sont en hausse, mais 16 % d’entre elles auraient pu être évitées.

C’est une étude nationale que vient de présenter le Réseau français des centres régionaux de pharmacovigilance (RFCRPV) pour l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Elle avait pour objectif de comparer les données sur les hospitalisations liées à la survenue d’un effet indésirable médicamenteux (EIM), recueillies entre 2007 et 2018.

De nouveaux médicaments en cause

Les médicaments impliqués dans ces hospitalisations à cause d’un effet indésirable sont un peu différents selon que l’on observe les données de 2007 ou de 2018 : en effet, de nouvelles classes pharmacologiques ont été mises à la disposition des soignants pendant cette période, notamment « les thérapies ciblées, les nouveaux anticoagulants oraux directs et les antidiabétiques de type incrétinomimétiques ». Le profil général des effets indésirables est du coup modifié, avec « toujours des manifestations hémorragiques (8,8 %) en premier lieu, mais également des atteintes hématologiques (perturbation des éléments composant le sang) (6,5 %), des insuffisances rénales aiguës (6,3%), des troubles hydroélectrolytiques ou de l’hydratation (6 %) et des chutes (5,2 %) ». On observe également un certain nombre d’hospitalisations faisant suite à la prise d’antalgiques opioïdes (ce sont les dérivés de la morphine).

Plus d’hospitalisations

Les chiffres sont parlants : l’incidence de ces hospitalisations pour cause d’effet indésirable d’un médicament a augmenté de 136 % entre 2007 et 2018, passant de 3,6 % à 8,5 %. Ainsi, chaque année en France métropolitaine, ce sont environ 212 500 personnes qui sont hospitalisées à cause d’un EIM. Après un mois de suivi, le taux de mortalité était estimé à 1,3 %, soit environ 2 760 décès par an dans notre pays.

Des situations parfois évitables

L’étude montre aussi que 16,1 % de ces effets indésirables ayant mené à une hospitalisation auraient pu être évités « si les médicaments avaient été utilisés par les professionnels de santé et les patients conformément aux recommandations de bon usage ». Les erreurs les plus fréquemment commises sont le non-respect de la dose ou de la durée d’utilisation (27,9 %), d’une mise en garde (23,2 %), ou d‘une précaution d’emploi (18,6 %) du traitement. Il n’y a eu aucun cas de non-respect d’une contre-indication dans cette étude. Dans 11,6 % des cas, l’automédication inappropriée ou le mésusage volontaire par le patient sont en cause dans la survenue de l’EIM. Enfin, les erreurs médicamenteuses représentaient la raison d’une hospitalisation évitable dans 9,6 % des cas.

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