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L'ingestion massive de glaçons peut traduire une carence en fer

Article Info/Intox
La consommation déraisonnable de glaçons est-elle reliée à un problème de santé ? Il semble que cette piste nécessite d'être creusée.

Les dentistes déconseilleraient à coup sûr cette drôle d’obsession pour les cubes de glace : elle fait en effet courir un risque à l’émail dentaire et aux gencives. Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle manger compulsivement des glaçons (on parle de pagophagie) doit inquiéter et entraîner une prise en charge médicale.

Tout d’abord, la pagophagie est classée comme pica, un trouble du comportement alimentaire caractérisé par l’ingestion répétée de substances non nutritives, voire non comestibles. Mais il s’avère que des études ont montré qu’elle peut être le symptôme d’une carence en fer et, au-delà, d’une anémie provoquée par ce manque de fer.

Cause ou conséquence ?

Si cette addiction a diverses origines, notamment psychiatriques, la possibilité qu’elle soit induite par une carence martiale dans l’organisme est loin d’être négligeable. Ce lien, établi depuis de très nombreuses années, a cependant fait l’objet de controverses : il était difficile d’établir si elle était une cause ou une conséquence du manque de fer.

Les partisans de la première hypothèse s’appuyaient sur les propriétés chélatrices, c’est-à-dire la capacité de certaines substances ingérées par les carencés atteints d’un pica à capter des micronutriments. Le problème est que si l’argile ou même certains cartons ont cette capacité à se lier chimiquement avec les atomes de fer, ce n’est pas le cas des glaçons. De même, le fait de manger de manière répétée de la terre argileuse pourrait théoriquement entraîner une carence martiale, mais aucune recherche n’a pu, jusqu’à aujourd’hui, établir que c’était aussi le cas de la pagophagie.
En revanche, plusieurs études montrent que la supplémentation en fer chez des personnes souffrant à la fois de ce syndrome et d’anémie ferriprive (c'est-à-dire causée par un manque d’apport en fer) mettait fin en quelques jours à ce besoin irréfrénable de manger des glaçons. Il s'agissait en majorité des femmes enceintes ou des jeunes filles présentant des règles très abondantes. L’hypothèse du symptôme est donc celle qui a les faveurs des chercheurs actuellement.

Effets bénéfiques du froid

Le flou demeure en revanche quant aux raisons poussant ces personnes à ingérer de grandes quantités de glaçons. Plusieurs hypothèses sont avancées : le soulagement par le froid d’une inflammation de la bouche ou de la langue provoquée par une carence en fer, un effet vasoconstricteur local qui aurait pour conséquence s’augmenter l’afflux sanguin au cerveau et d’ainsi contrer, ponctuellement, le manque d’énergie éprouvé…

Quoi qu’il en soit, cette envie de manger des glaçons dans des quantités dépassant le raisonnable mérite d’être portée à la connaissance d’un médecin, qui pourra proposer une évaluation du taux de fer sanguin et corriger l’anémie le cas échéant. Un excès de fer étant potentiellement toxique, on ne procèdera jamais à une supplémentation sans avoir la preuve qu’elle est nécessaire.

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