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Le calendrier vaccinal a été mis à jour

Le calendrier vaccinal a été mis à jour
De nouvelles recommandations en matière de prévention des maladies infectieuses ont été annoncées le 26 avril 2024. Quels vaccins pour qui ? Voici ce qu’il faut retenir.

Elaboré par le ministère de la Santé après avis de la Haute Autorité de santé (HAS), et réactualisé chaque année en fonction des priorités sanitaires, le calendrier des vaccinations 2024 vient d’être publié. Quatre grandes priorités émergent : renforcer l’arsenal vaccinal contre les infections à méningocoques et celles à pneumocoques, mais aussi contre la rougeole et le zona. Voici donc ce qui change dans le calendrier  par rapport aux recommandation précédentes, et qui est concerné par ces évolutions.

 

Mobilisation contre les infections invasives à méningocoques

La bactérie Neisseria meningitidis, également appelée méningocoque, constitue l’une des causes principales de méningites aiguës et de septicémies. Le nombre de cas d’infections invasives à méningocoques a subi une augmentation inquiétante de 72 % entre 2022 et 2023 dans notre pays. Dès lors, lutter contre ces infections dangereuses, en particulier les souches A, C, W et Y qui n’étaient pas très circulantes en France précédemment, devient une priorité.

Dans le nouveau calendrier, la vaccination tétravalente ACWY est désormais recommandée chez les nourrissons et les adolescents âgés de 11 à 14 ans. Avec un rattrapage vaccinal contre les méningocoques ACWY pour les jeunes de 15 à 24 ans révolus. Cette nouvelle obligation vaccinale contre les sérogroupes ACWY et B chez le nourrisson devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2025 (le décret rendant cette vaccination obligatoire, selon les préconisations de la HAS, est en cours d’élaboration).

Quant aux  spécialités qui seront utilisées, ce sera pour les nourrissons le vaccin Nimenrix selon un schéma à 2 doses (une première à l’âge de 6 mois suivie d’une autre à l’âge de 12 mois). Et pour les adolescents, ce seront les vaccins Nimenrix, MenQuadfi ou Menveo, selon un schéma avec 1 dose seulement, dès que ces références seront prises en charge par l’assurance maladie.

 

Renforcer la lutte contre les infections à pneumocoques

La bactérie Streptococcus pneumoniae, l’autre nom du pneumocoque, provoque des infections prenant la forme d’otites, de sinusites, de pneumonies, mais aussi de septicémies ou de méningites. Pour renforcer la lutte contre les infections à pneumocoques, de nouveaux vaccins, avec davantage de valences, vont être intégrés dans la stratégie vaccinale.

C’est le cas du nouveau vaccin conjugué 15-valent Vaxneuvance, qui pourra être utilisé, dès qu’il sera disponible, pour l’immunisation des nourrissons et des moins de 18 ans, en plus du Prevenar 13-valent qui est d’ores et déjà à disposition. Pour rappel, la primovaccination des nourrissons contre le pneumocoque est désormais obligatoire pour tous les enfants nés à compter du 1er janvier 2018. Pour cette primovaccination infantile, le schéma reste inchangé : 2 injections réalisées à 2 mois d’intervalle aux âges de 2 mois et 4 mois, puis une dose de rappel à l’âge de 11 mois.

C’est chez les plus de 18 ans à risque d’infection invasive à pneumocoque que le schéma vaccinal va être simplifié, avec l’arrivée d’un nouveau produit. Au lieu de la vaccination avec Prevenar 13 et Pneumo 23, cette catégorie des adultes à risque, pour qui cette vaccination est particulièrement pertinente, recevra préférentiellement une dose unique de vaccin conjugué 20-valent Prevenar 20.

 

Vacciner contre le zona les séniors et les adultes immunodéprimés

La vaccination contre le zona fait partie des nouvelles priorités des experts. Il y a quelques mois déjà, l’Académie de médecine s’était exprimée avec force pour souligner l’importance de protéger les séniors de cette pathologie. La Haute Autorité de santé a décidé d’intégrer cette recommandation vaccinale dès ce nouveau calendrier 2024.

Ainsi, il est à présent recommandé que toutes les personnes immunocompétentes de 65 ans et plus soient vaccinées avec le vaccin Shingrix, selon un schéma vaccinal à 2 doses espacées de 2 mois. Concernant les personnes ayant eu des antécédents de zona ou alors préalablement vaccinées avec le vaccin Zostavax, la nouvelle recommandation est de leur administrer 2 doses du vaccin Shingrix, après un délai d’au moins 1 an après la vaccination ou bien la maladie.

Quant aux personnes immunodéprimées de 18 ans et plus, il est recommandé de les vacciner contre le zona selon un schéma à 2 doses espacées de 2 mois, toujours avec le Shingrix.

 

Renforcer la protection contre la rougeole

Pour faire barrage à la rougeole, une maladie potentiellement très grave dont l’incidence remonte depuis quelques années dans le monde, une dose additionnelle de vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) est désormais recommandée chez toutes les personnes nées après 1980 et ayant reçu une première vaccination avant l’âge de 12 mois.

 

Continuer de faire barrière au Covid-19

La vaccination contre la Covid-19 est désormais recommandée chaque année à l’automne pour les personnes âgées de 65 ans et plus ainsi que les patients à risque de forme grave (nourrissons à partir de 6 mois, femmes enceintes, HTA compliquée, pathologies cardiaques, vasculaires, hépatiques, rénales, pulmonaires, diabète, etc.). Et pour les personnes âgées de 80 ans et plus, les personnes immunodéprimées et les résidents d’EHPAD et d’USLD, l’injection d’une dose supplémentaire est recommandée chaque printemps, en respectant un délai d’au moins 3 mois depuis la dernière dose de vaccin ou la dernière infection Covid.

 

Ne pas relâcher les efforts contre les papillomavirus

Enfin, l’effort vaccinal se poursuit contre le HPV, puisque l’immunisation est recommandée pour les filles et désormais aussi les garçons âgés de 11 à 14 ans avec un schéma à 2 doses à 6 mois d’intervalle, ainsi qu’une 3e dose nécessaire si l’adolescent ou l’adolescente a entre 15 et 19 ans.

 

Les bébés protégés contre 11 maladies

Tous les enfants nés à compter du 1er janvier 2018 doivent être vaccinés contre 11 maladies, ce qui représente 6 rendez-vous et 10 injections (grâce aux vaccins combinés). La vaccination est donc désormais obligatoire pour les nourrissons contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, l’Haemophilus influenzae B (bactérie qui peut provoquer des pneumopathies et des méningites), la coqueluche, l’hépatite B, la rougeole, les oreillons, la rubéole, le méningocoque C (bactérie provoquant des méningites) et le pneumocoque (bactérie provoquant notamment des pneumopathies et des méningites).

 

Les pharmaciens désormais habilités à vacciner les 11 ans et plus

Les pharmaciens, tout comme les infirmiers et les sage-femmes, sont désormais autorisés à prescrire et vacciner les personnes de 11 ans et plus selon les recommandations du calendrier vaccinal. N’hésitez pas à faire le point sur votre statut vaccinal, pour bénéficier de la meilleure protection possible !

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