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Coupures d’électricité : pas de panique

Coupures d’électricité : pas de panique

Par vera

Dans le contexte de potentielles coupures de courant à venir, le président de Santé respiratoire France tient à rassurer les personnes insuffisantes respiratoires.

C’est une déclaration du porte-parole d’Enedis, le principal gestionnaire du réseau public de distribution d’électricité en France, le lundi 5 décembre, qui a entraîné de grandes inquiétudes chez les patients chroniques insuffisants respiratoires. Ce dernier a expliqué que les personnes à haut risque vital seraient « non-prioritaires » en cas de coupures de courant et « délestables » et que « les patients sous respirateurs artificiels ne seraient pas automatiquement exemptés ». Or, selon le Dr Frédéric le Guillou, président de Santé respiratoire France et donc très au fait de ces questions, « tout est déjà organisé depuis de nombreuses années pour pallier de tels épisodes de coupures électriques ». Dans un communiqué de l’association, le pneumologue « tient à rassurer de manière totalement franche et affirmative les patients insuffisants respiratoires à leur domicile : les coupures de courant, si jamais elles ont effectivement lieu, et telles qu’elles sont annoncées par le gouvernement (créneaux de délestage de deux heures au maximum ; zones concernées averties 24h voire 48h avant la coupure), n’ont pas de quoi faire paniquer les malades, quels qu’ils soient. » Cela vaut pour toutes les situations, que les patients soient appareillés avec de l’oxygène, placés sous assistance ventilatoire avec ou sans alimentation électrique.

En cas d’oxygénothérapie

Ce sont 130 000 Français qui bénéficient actuellement d’un apport d’oxygène longue durée (pour une durée supérieure à 3 mois) à domicile. Les pharmaciens et les prestataires de service à domicile qui assurent la délivrance et l’entretien du matériel (oxygène, appareils de ventilation…) sont organisés depuis de nombreuses années pour parer à toute éventualité et sécuriser la prise en charge des patients à domicile.

À partir du moment où le patient possède un concentrateur (ou extracteur) d’oxygène, le pharmacien ou le prestataire fournit déjà au patient un obus d’oxygène gazeux en réserve au domicile, justement pour pallier les coupures de courant (obligatoire si la durée d’oxygène est supérieure à 20 heures sur 24).

Selon Santé respiratoire France, « la plupart des patients sous oxygénothérapie, même en cas d’oxygène longue durée, ne l’utilisent que 15h à 18h par jour. Il leur sera donc possible d’adapter leurs horaires de traitement si jamais une coupure de courant leur était signalée en amont. Par ailleurs, les patients les plus sévères sont en général placés sous oxygène liquide et par conséquent ne sont pas reliés au courant électrique. »

En cas de ventilation non invasive

Pour les personnes mises sous ventilation non invasive du fait d’une insuffisance respiratoire sévère, obstructive voire restrictive, « leur traitement est délivré la plupart du temps de manière séquentielle, rarement en continu. Par conséquent, pas de panique, il suffira d’adapter les horaires aux éventuelles coupures programmées. »

Dans le cas des patients lourdement handicapés et qui nécessitent une ventilation non invasive de manière importante et continue voire sur trachéotomie, il existe des batteries adaptées, capables de durer deux heures, au minimum.

En cas d’utilisation de machine à pression positive continue

Certains autres dispositifs peuvent également nécessiter de l’électricité. Il s’agit en particulier des personnes appareillées avec une machine de pression positive continue (PPC) pour un syndrome des apnées du sommeil. « Outre le fait que celle-ci est utilisée la nuit et qu’aucune coupure nocturne n’est prévue, si un éventuel délestage empêche l’utilisation de l’appareil pendant une durée de deux heures, cela ne compromet ni la vie ni la sécurité du patient ni le pronostic de sa maladie. »

Pour toute question, les patients concernés ne doivent pas hésiter à se rapprocher de leur pharmacien.

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