Prudence avec le curcuma

Prudence avec le curcuma

Par Pixel-Shot

Les autorités sanitaires signalent des cas d’hépatites recensés chez les consommateurs de compléments alimentaires à base de curcuma.

Le curcuma est actuellement sous le feu des projecteurs. Cette épice jaune, utilisée pour parfumer les plats, est également présente dans de nombreux compléments alimentaires. Elle est recherchée pour ses propriétés digestives, antioxydantes et anti-inflammatoires. Dans certaines formules, c’est directement la curcumine, sa substance active, qui est utilisée, associée ou non à d’autres molécules.

Des hépatites signalées

Or, après le signalement par l’Italie d’une vingtaine de cas d’hépatite impliquant des compléments alimentaires contenant du curcuma, la France a fait le point sur les remontées du dispositif de nutrivigilance de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses). L’autorité a enregistré plus de 100 signalements d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires contenant du curcuma ou de la curcumine, dont 15 hépatites.

Plus de biodisponibilité, plus de risques

En travaillant à « identifier les risques potentiels liés à la consommation de compléments alimentaires contenant cette plante », les experts ont mis en évidence « un recours croissant à des formulations qui augmentent la biodisponibilité et donc les effets de la curcumine dans les compléments alimentaires, par exemple par l’association à d’autres ingrédients tels que la pipérine », un extrait du poivre. « La curcumine est très peu biodisponible, c’est-à-dire qu’elle passe difficilement dans la circulation sanguine et qu’elle est éliminée très rapidement par l’organisme », explique Fanny Huret, coordinatrice de l’expertise à l’Anses. « Les industriels ont développé diverses formulations pour améliorer cette biodisponibilité et ainsi augmenter les effets de la curcumine. » De fait, « même si en apparence elles ne dépassent pas la dose journalière admissible (DJA), ces nouvelles formulations peuvent induire un risque d’effets indésirables pour la santé en augmentant la biodisponibilité de la curcumine dans l’organisme ».

Contre-indications et interactions

Par ailleurs, le curcuma possède des propriétés cholérétiques c’est-à-dire qu’il stimule la sécrétion de bile, indispensable à une bonne digestion. La curcumine est également impliquée dans des interactions avec certains médicaments tels que les anticoagulants, les anticancéreux et les immunosuppresseurs. C’est pourquoi l’Anses déconseille la consommation de compléments alimentaires à base de curcuma aux personnes souffrant de pathologies des voies biliaires ainsi qu’à celles traitées par les classes de médicaments précédemment citées.

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