En huit jours, le bouche-à-oreille a déjà permis à la pétition « Non aux déserts pharmaceutiques ! » de dépasser les 50 000 signatures. Mais face à la menace, les pharmaciens ont besoin du soutien de l’ensemble des Français. D’autant que les conséquences des décisions du gouvernement ne vont pas épargner les patients. En effet, parmi les efforts demandés à la Nation pour redresser les comptes sociaux, il a été décidé de ponctionner largement dans la rémunération des pharmaciens issus des médicaments génériques.
Sans entrer dans le détail car la structure de leur rémunération est complexe, les pharmaciens pointent la mise en danger immédiate des officines les plus fragiles, en particulier celles qui sont seules dans les villages ou dans les quartiers. Ainsi, ce sont environ 3 000 pharmacies qui sont directement menacées de fermeture, tandis que les 17 000 restantes n’auront d’autres choix que de recourir à des licenciements. Ce qui conduira chacune à réduire leur offre de soins, que ce soit en arrêtant certaines missions telles que la vaccination ou les dépistages ou en réduisant leurs horaires d’ouverture. « Moins de pharmacies, moins de soins, moins d’accompagnement : votre santé est en danger », peut-on lire dans la pétition.
Hausse des franchises
Outre ce risque de désertification pharmaceutique là où le manque de professionnels de santé est déjà criant, le gouvernement compte également faire participer les Français au redressement des comptes publics. En particulier en « responsabilisant les patients » quant à leurs dépenses de santé. Parmi les mesures annoncées par le Premier ministre, François Bayrou, les pharmaciens s’offusquent du doublement du plafond des franchises sur les médicaments, dont les montants seront d’ailleurs revus à la hausse.
Pour rappel, depuis 2008, une franchise médicale s’applique sur chaque boîte de médicament. Elle a récemment été doublée, passant de 0,50 à 1 euro au 31 mars dernier. Un plafond au-delà duquel les franchises ne sont plus prélevées a été mis en place dès leur création, à 50 euros. Plafond qui est resté inchangé lors de l’augmentation des franchises l’an dernier, pour « protéger celles et ceux affectés par une pathologie lourde, notamment les personnes atteintes d’une affection de longue durée », avait alors affirmé l’exécutif. Une promesse de courte durée.
Une mesure injuste
En sus de ce relèvement du plafond et d’une hausse non détaillée de leur montant, les franchises devront être « collectées au comptoir des pharmacies », parce que l’actuel système par prélèvement ultérieur n’est pas assez visible pour l’assuré, selon la ministre de la Santé, Catherine Vautrin. Une méthode contre laquelle les pharmaciens sont vent debout. « D’une part, nous refusons d’être des collecteurs d’impôts, d’autre part c’est une mesure profondément injuste qui va toucher les malades chroniques et les personnes âgées », dénoncent-ils.
C’est dans ce contexte que les officinaux ont manifesté dans les rues des grandes villes le 1er juillet dernier, date à laquelle ils ont commencé la grève des gardes, obligeant les autorités à les réquisitionner pour effectuer les astreintes de nuit, du dimanche et des jours fériés. Diverses actions sont mises en place partout en France avec, en point d’orgue, la fermeture de toutes les pharmacies le jeudi 18 septembre prochain. Pour soutenir ce mouvement, les citoyens sont invités à signer la pétition mise en ligne sur change.org, accessible via ce QRcode :