Dès qu’il s’agit d’évaluer l’impact du contenu de son assiette sur la santé, beaucoup de messages simplistes, voire de contre-vérités, sont énoncés, au grand dam des experts nutritionnistes qui s'attachent, eux, aux résultats des études sur le sujet.
La maladie d’Alzheimer, une pathologie neurodégénérative qui affecte le plus souvent les personnes âgées en troublant leur mémoire et leurs fonctions cognitives, n’y échappe pas. Pour contrer certaines idées reçues, la Fondation Vaincre Alzheimer a décidé de démêler, en s’appuyant sur les preuves scientifiques, le vrai du faux.
Une consommation modérée de vin rouge diminue le risque de maladie d’Alzheimer
FAUX. Les études sur l’impact de l’alcool sont contradictoires et ne sont pas concluantes. L’alcool étant un facteur de risque de cancers, en consommer ne peut pas être recommandé quel que soit l’objectif poursuivi.
Le régime méditerranéen permet de diminuer le risque de déclin cognitif et de maladie d’Alzheimer
VRAI. De nombreuses études épidémiologiques ont montré un lien entre la réduction du risque de maladies neurocognitives et ce régime, qui fait la part belle aux fruits et légumes de saison, légumineuses, céréales complètes, à l’huile d’olive, aux poissons, et à l’eau comme boisson.
Un autre régime, appelé Mind, pour Mediterranean-DASH Intervention for Neurodegenerative Delay (il combine alimentation méditerranéenne et le régime DASH, contre l’hypertension, pauvre en sel et en graisses saturées), pourrait représenter une approche prometteuse pour préserver la santé du cerveau. Toutefois les études cliniques sont encore insuffisantes pour confirmer son efficacité réelle
L’huile de coco permet de traiter la maladie d’Alzheimer
FAUX. Les études évaluant les effets de l’huile de coco sur le déclin cognitif restent à ce jour trop hétérogènes pour pouvoir affirmer qu’il existe un bénéfice, dans la maladie d’Alzheimer, à se supplémenter. D’autres essais sont nécessaires.
Les oméga-3 ont un effet bénéfique sur le cerveau
VRAI, mais à condition que ces apports en oméga-3 proviennent de l’alimentation elle-même, et non d’une supplémentation. Les grands consommateurs d’oméga-3 voient ainsi leur risque de développer une maladie d’Alzheimer diminuer de 33%. C’est ce qu’ont montré les études épidémiologiques. Les oméga-3 (que l’on retrouve dans les noix, l’huile de colza, de soja, de lin, et dans les poissons gras comme le saumon, le maquereau, le hareng, la sardine, l’anchois) jouent un rôle important dans les connexions entre les neurones.
Le sel en trop grande quantité est un danger pour le cerveau
VRAI. Les effets négatifs de l’excès de sel pour le cœur et les reins sont bien connus. En revanche, son impact sur le cerveau est souvent négligé. En favorisant l’hypertension, il augmente le risque de troubles cognitifs et de déclin de la mémoire. Une alimentation riche en sel favorise même l’apparition de formes anormales et toxiques de la protéine tau, impliquée dans la maladie d’Alzheimer.