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Départ en vacances : gérer ses médicaments

Départ en vacances : gérer ses médicaments
Au moment des congés, comment s’organiser pour partir avec la bonne quantité de médicament ? Le pharmacien doit respecter une règlementation précise sur le sujet.

La procédure de dispensation des médicaments dans le cas des départs en vacances est encadrée par de nombreuses règles que les officines doivent respecter.

« Mon pharmacien peut me dé­li­vrer jus­qu’à 9 mois de trai­te­ment »

C’est faux ! Le Code de la santé pu­blique est très clair : il n’est pas pos­sible au pharmacien de dé­li­vrer et fac­tu­rer en une seule fois une quan­tité de mé­di­ca­ments cor­res­pon­dant à une du­rée de trai­te­ment su­pé­rieure à 4 se­maines ou à 30 jours, se­lon le nombre d’uni­tés conte­nues dans les boîtes. À l’ex­cep­tion, bien en­tendu, des spé­cia­li­tés pour les­quelles des condi­tion­ne­ments tri­mes­triels (leur boîte couvre trois mois de traitement) sont dis­po­nibles.

Tou­te­fois, une pro­cé­dure per­met d’ac­cor­der- à titre ex­cep­tion­nel - une dé­ro­ga­tion pour les pa­tients ame­nés à se rendre à l’étran­ger pour une du­rée su­pé­rieure à 1 mois. Dans ce cas, le phar­ma­cien est au­to­risé à dis­pen­ser à son pa­tient l’in­té­gra­lité des mé­di­ca­ments dont il aura be­soin pen­dant la du­rée de son sé­jour, et ce, jus­qu’à 6 mois de trai­te­ment, et pas plus.

 

« Tous les mé­di­ca­ments peuvent être dis­pen­sés pour la du­rée du sé­jour »

C’est faux ! Si la plu­part des mé­di­ca­ments peuvent être dé­li­vrés en une seule fois lors d’un dé­part à l’étran­ger, cer­tains trai­te­ments sont tou­te­fois ex­clus du dis­po­si­tif. C’est le cas de ceux dont la du­rée maxi­male de pres­crip­tion est fixée par le Code de la santé pu­blique, tels que les hyp­no­tiques (1 mois) ou les stu­pé­fiants (7, 14 ou 28 jours). Mais pas seule­ment. Sont éga­le­ment écar­tés les an­ti­vi­raux d’ac­tion di­recte (hé­pa­tite C), les mé­di­ca­ments d’ex­cep­tion dont la prise en charge est sou­mise à une in­for­ma­tion du contrôle mé­di­cal et les spé­cia­li­tés de pres­crip­tion res­treinte né­ces­si­tant une sur­veillance par­ti­cu­lière pen­dant le trai­te­ment et dont la pres­crip­tion est su­bor­don­née à la réa­li­sa­tion d’exa­mens pé­rio­diques. Pour les an­xio­ly­tiques ou les mé­di­ca­ments conte­nant du tra­ma­dol, dont la pres­crip­tion est de maxi­mum 12 se­maines, ils ne pour­ront être dis­pen­sés au-delà de cette du­rée.

 

« Pour obtenir mes médicaments pour un séjour de deux mois à l’étranger, je dois disposer d’une ordonnance spécifique »

C’est vrai ! Pour ob­te­nir une quan­tité de mé­di­ca­ments su­pé­rieure à un mois de trai­te­ment, le pa­tient-voya­geur doit d’abord pré­sen­ter au comp­toir une or­don­nance por­tant la men­tion « Dé­part à l’étran­ger-ac­cord dé­li­vrance pour xx mois... » rédigée par son médecin. En­suite, le pharmacien doit lui faire rem­plir une at­tes­ta­tion sur l’hon­neur té­lé­char­geable à par­tir du site ameli. Celle-ci doit être si­gnée par le ma­lade et ren­sei­gnée de ses nom, pré­nom, adresse, té­lé­phone, nu­méro de Sé­cu­rité so­ciale, na­tio­na­lité ainsi que de l’en­droit du sé­jour à l’étran­ger, de la date de dé­part, de la du­rée et du mo­tif du voyage. Il est, par ailleurs, re­com­mandé que l’or­don­nance soit ré­di­gée en dé­no­mi­na­tion com­mune in­ter­na­tio­nale (DCI), fa­ci­le­ment li­sible, si be­soin, par tous les mé­de­cins et phar­ma­ciens du monde.

 

« Pour obtenir mes médicaments pour un long séjour à l’étranger, je dois forcément demander un accord à la sécurité sociale »

C’est faux ! La de­mande d’ac­cord préa­lable de l’As­su­rance ma­la­die n’est pas tou­jours né­ces­saire. En ef­fet, si la du­rée de votre sé­jour est in­fé­rieure à 3 mois, le patient doit sim­ple­ment être muni de l’or­don­nance avec la men­tion « Dé­part à l’étran­ger » et l’at­tes­ta­tion sur l’hon­neur dû­ment com­plé­tée et si­gnée.

En re­vanche, pour un sé­jour de 3 à 6 mois, une de­mande d’ac­cord préa­lable doit être obli­ga­toi­re­ment adres­sée à la Sécurité sociale. Cette dernière dis­pose de 15 jours pour y ré­pondre. Passé ce dé­lai, la de­mande est consi­dé­rée comme ac­cep­tée. Attention : l’ac­cord peut n’être que par­tiel et ne concer­ner, alors, qu’une par­tie du trai­te­ment pres­crit.

 

« Seuls les voyages hors Union eu­ro­péenne sont concer­nés »   

C’est faux ! Cette pro­cé­dure de dis­pen­sa­tion ex­cep­tion­nelle « ne peut être mise en œuvre que dans les si­tua­tions où les pa­tients sont sus­cep­tibles de ren­con­trer des dif­fi­cul­tés pour se pro­cu­rer leur trai­te­ment », ex­plique l’As­su­rance ma­la­die, c’est-à-dire en cas d’in­dis­po­ni­bi­lité dans le pays de des­ti­na­tion ou d’in­cer­ti­tude sur l’offre de soins. La caisse pré­cise que les dé­pla­ce­ments en France mé­tro­po­li­taine ou dans un dé­par­te­ment d’outre-mer sont donc to­ta­le­ment ex­clus du dis­po­si­tif. En pra­tique, la pro­cé­dure peut s’ap­pli­quer pour toutes les des­ti­na­tions en de­hors du ter­ri­toire fran­çais, qu’elles soient situées à l’intérieur ou en dehors de l’Union européenne.

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