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Inquiétudes autour de la santé mentale des étudiants en pharmacie

Inquiétudes autour de la santé mentale des étudian

Par REC and ROLL

Une enquête de l’Anepf révèle qu’une grande majorité des étudiants en faculté de pharmacie sont confrontés à des problématiques de mal-être.

En France, près d’une personne sur cinq est concernée chaque année par un trouble psychique ou de santé mentale. Et les étudiants, notamment en pharmacie ne sont pas épargnés. Telle est la conclusion d’une enquête menée par l’Association nationale des étudiants en pharmacie (Anepf) via un formulaire Google en fin d’hiver cette année. Elle y estime « préoccupant » l’état de leur santé mentale.
Selon l’association étudiante, l’enquête met en lumière qu’ « une proportion importante de ces étudiants fait face à des problématiques de mal-être (…) révélant des souffrances qui impactent directement le quotidien de chacun de ces étudiants tant sur le plan personnel que professionnel ». Sur un total d’environ 30 000 étudiants en pharmacie (chiffres de 2023), 1 648 ont été répondu, en grande majorité des femmes (76%) et des étudiants de 2ème, 3ème, et 5ème année.

Des symptômes divers

Ce mal-être se décline notamment en crises d’angoisse (un étudiant sur deux en a fait une pendant l’année) ou en troubles anxieux (75% des étudiants), en épisodes dépressifs (un tiers des étudiants), en pensées suicidaires (un tiers des étudiants), en troubles du comportement alimentaire (près d’un étudiant sur deux). Par ailleurs, le cursus de pharmacie, de par sa longueur et son intensité, ne les laisse pas indemnes : plus de quatre étudiants sur cinq estiment qu’il a eu un impact négatif sur leur santé mentale, notamment du fait des examens, ou de la difficulté à trouver un équilibre entre vie personnelle et professionnelle. En conséquence de quoi, un étudiant sur trois a déjà envisagé d’arrêter ses études à cause de son mal-être. Et trois-quarts d’entre eux considèrent que leurs études aggravent leur niveau d’anxiété.

Des ressources mal identifiées

De plus les étudiants ont aussi à faire face aux mal-être des autres étudiants (un sur trois affirme avoir déjà pris en charge la santé mentale d’un autre étudiant, et un sur deux dit s’être senti démuni), ou des patients (un étudiant sur deux déclare avoir déjà rencontré un patient en situation de mal-être au comptoir). Face à ces situations, ils sont quasiment 6 sur 10 à estimer ne pas avoir été formés.
Le manque de temps (60%), la stigmatisation (50%), le tabou (50%) et la honte (45%) sont autant d’obstacles qui les empêchent de demander de l’aide afin d’affronter ces difficultés. Par ailleurs, ils ne savent pas vers qui se tourner ou ignorent quelles structures sont disponibles, « renforçant le risque de renfermement en cas de mal-être », souligne l’Anepf. L’association étudiante souligne combien il « est essentiel de considérer la santé mentale des étudiants en pharmacie comme un enjeu à part entière », étant donné le rôle de premier recours en santé mentale qu’ils auront à jouer à l’avenir.

Des attentes fortes

Aussi l’Anepf appelle-t-elle à une « mobilisation collective ». Elle demande notamment de « rendre la prise en charge plus accessible, visible et immédiate, et de créer un environnement académique plus sain, où la santé mentale est une priorité ». Elle propose également l’attribution de quatre jours d’absence par an sans justification, à utiliser hors des périodes d’examens, pour répondre aux problématiques de santé mentale, ainsi qu’un bilan complet à l’entrée des études par un professionnel compétent en santé mentale. Elle recommande que soit réalisée périodiquement une évaluation des connaissances en santé mentale et en santé au travail des professionnels de santé. Enfin, elle préconise une refonte du dispositif actuellement existant d’accompagnement des étudiants confrontés à des situations de mal-être, violences ou discriminations (CNAE), dont « le numéro d’écoute [0 800 737 800] reste largement méconnu », et ce afin qu’il soit rendu plus efficace et visible.

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