La loi « Hôpital, patients, santé, territoires » de 2009 donne de nouvelles prérogatives aux professionnels de santé en général et au pharmacien en particulier. C’est ce texte qui instaure l’éducation thérapeutique du patient ou ETP, dévolue aux malades chroniques pour une meilleure compréhension et adhésion à leur traitement, ainsi qu’aux règles hygiéno-diététiques.
Acquérir des compétences
La Haute Autorité de santé (HAS) a précisément défini les objectifs poursuivis pour le patient. Il s’agit, d’une part, d’acquérir des « compétences d’auto-soin ». Le but est qu’il soit le plus autonome possible pour soulager ses symptômes, prendre en compte les résultats d’une automesure, adapter des doses de médicaments ou initier un auto-traitement, réaliser des gestes techniques de soins, modifier son mode de vie (alimentation, activité physique…), prévenir des complications évitables, faire face aux problèmes occasionnés par la maladie et impliquer son entourage dans la gestion de la maladie, des traitements et des répercussions qui en découlent. D’autre part, la seconde finalité est l’acquisition de « compétences d’adaptation » qui s’appuient davantage sur le vécu et l’expérience du patient, s’intégrant dans « un ensemble plus large de compétences psychosociales ». Ainsi, en incitant le patient à mieux se connaître, à se faire confiance et en lui donnant les clés pour gérer ses émotions et développer une réflexion critique, l’ETP lui permet de prendre des décisions pour lui-même, résoudre des problèmes, se fixer des buts, faire des choix, etc.
Programme ou action éducative
L’ETP peut prendre différentes formes. Soit celle d’un programme de plusieurs séances, en groupe ou individuelles, animées par une équipe pluriprofessionnelle (au moins deux professions différentes dont un médecin), qui peut s’étendre sur plusieurs mois. Soit celle d’activités éducatives ciblées permettant par exemple « un apprentissage pratique, ponctuel, mis en œuvre par un professionnel de santé formé à l’ETP pour répondre à un besoin éducatif précis lié à la stratégie thérapeutique au sens large ». Les professionnels intégrés à un programme ou une activité éducative doivent s’être préalablement formés à l’ETP (minimum 40 heures d’enseignement théorique et pratique). Ces programmes et actions éducatives peuvent être proposés à toute personne ayant une maladie chronique, quel que soit son âge, le stade et l’évolution de la maladie. Il est possible d’intégrer les proches du patient si celui-ci souhaite les impliquer.
Parlez-en à votre pharmacien
Et le pharmacien dans tout cela ? Il peut faire partie de l’équipe pluridisciplinaire qui déploie un programme d’ETP ou bien se charger d’une action d’éducation ciblée. Une fonction naturelle puisque, comme on peut le lire dans le Code de la santé publique, « le pharmacien doit contribuer à l’information et l’éducation du public en matière sanitaire et sociale ». Parmi les pathologies sur lesquelles l’officine a toute légitimité pour investir l’ETP, on peut notamment citer le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’obésité, l’asthme, le cancer… Si vous êtes concerné et souhaitez en bénéficier, n’hésitez pas à en parler à votre pharmacien.
