Le xylitol peut remplacer le fluor

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La composition des dentifrices n’est pas figée : les laboratoires en produisent de nombreuses variantes. Mais toutes ces versions sont-elles équivalentes ?

De la propolis pour protéger les dents, du charbon de bambou pour les blanchir, du ginkgo biloba pour tonifier les gencives… Les arguments ne manquent pas lorsqu’il s’agit de lancer de nouveaux dentifrices aux composants des plus origi­naux. Sauf que dans la composition de nombre d’entre eux, un ingrédient a mys­térieusement disparu : le fluor. Dans la plupart des cas, il est remplacé par du xylitol censé avoir une action anticaries aussi efficace.

L’idée de génie de deux pharmaciens

« Certes le xylitol, qui appartient à la famille des polyols et est issu du bouleau, est un sucre qui a la bonne idée d’être non fermentescible, explique le Dr Christophe Lequart, chirur­gien-dentiste. Quand le xylitol est absorbé par certaines bactéries présentes dans notre bouche, celles-ci ne vont pas synthétiser d’acide, en absorbant ce sucre-là, précise-t-il. D’ailleurs, l’armée américaine distribue des biscuits à base de xylitol à ses soldats qui ne peuvent pas se laver les dents pour qu’elles subissent moins d’attaques acides. Mais en aucun cas le xylitol ne remplace le fluor pour lutter contre les caries ! Rien ne le remplace, en réalité. » Le porte-parole de l’Union fran­çaise pour la santé bucco-dentaire (UFSBD) dégaine ses arguments : « Le fluor est LA molécule qui a permis de diminuer la préva­lence des caries, et ce partout dans le monde. Et l’on sait aujourd’hui que c’est l’apport topique, donc le contact direct de la molécule fluorée sur la surface de la dent, et non l’apport systémique, qui est efficace contre la carie. » Comment ? « Le fluor va se com­biner à la structure cristalline de l’émail et rendre celui-ci moins vulnérable aux attaques acides qui se forment après les prises alimen­taires » (à cause des sucres classiques et fermentescibles qui déminéralisent l’émail). Car qu’est-ce que l’émail ? « Ce sont des cristaux d’hydroxyapatite qui, en se combi­nant avec le fluor, deviennent des cristaux fluorapatites, moins sensibles à l’acide ». CQFD. Le fluor, introduit dans les dentifrices en 1947 par deux pharmaciens, n’est donc pas près d’aller se brosser !

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