Les hémorroïdes

Les hémorroïdes
Sujet parfois tabou, la crise hémorroïdaire n’en est pas moins commune et potentiellement douloureuse. Heureusement, elle est généralement sans gravité.

Etonnamment, le terme d’hémorroïdes est habituellement mal employé. En effet, il est couramment utilisé pour décrire une pathologie, alors qu’en réalité, les hémorroïdes sont les veines situées au niveau de l’anus, dont la présence est tout à fait normale à cet endroit. Et oui, elles tapissent le canal anal et sont qualifiées d’internes ou d’externes, selon leur localisation. Plus que de simples veines, il s’agit en réalité de « lacs sanguins » associés à de petits vaisseaux artériels et veineux. Les hémorroïdes internes sont regroupées en trois « paquets » répartis autour de l’anus, qui prennent la forme de grappes de raisin. Les hémorroïdes externes, elles, sont situées sous la peau au niveau de l’anus, une zone très innervée donc sensible à la douleur.

A quoi servent ces veines ?

Les hémorroïdes participent à la sensibilité fine au niveau anal et contribuent indirectement à retenir les selles et des gaz. En effet, c’est l’information que ces structures transmettent aux neurones qui commanderont ou non l’ouverture du sphincter pour que la personne puisse faire ses besoins ou se retenir.

 

Comment reconnaître une crise hémorroïdaire ?

La crise hémorroïdaire provoque des douleurs au niveau de l’anus, une sensation de pesanteur localisée, des saignements (remarqués sur le papier à l’essuyage ou même qui éclaboussent les toilettes au moment de l’émission de selles) et un prurit, c’est-à-dire des démangeaisons. Fréquemment, les hémorroïdes sont apparentes : ces veines présentes normalement à l’intérieur de l’anus deviennent externes. On parle de prolapsus. Il peut être intermittent (en allant à la selle) ou persister durant toute la crise, voire au-delà.

 

Une complication très douloureuse

Dans 15 % des cas, une thrombose peut venir compliquer la crise : un caillot va se former dans l’hémorroïde. Le plus souvent, elle sera localisée au niveau des hémorroïdes externes : le caillot sera visible à la marge de l’anus, sous forme d’une tuméfaction bleuâtre.

D’apparition brutale, l’œdème provoqué par la formation du caillot se résorbe naturellement  en trois à quatre jours, mais le caillot disparaîtra beaucoup plus lentement (deux à six semaines). Cependant, la thrombose évolue toujours spontanément vers la guérison. Il est important de savoir que le caillot ne peut pas migrer dans la circulation ; il n’y a donc pas de risque d’embolie pulmonaire.

Après une dizaine de jours, il est possible que la peau s’ulcère : le patient constatera alors des saignements et l’évacuation de petits caillots. Une marisque, excroissance cutanée non douloureuse, peut persister ensuite. Non pathologique, elle peut toutefois entraîner une gêne et des irritations.

 

Comment réagir devant une crise hémorroïdaire ?

En cas de douleur importante, de gêne causée par l’œdème et en l’absence d’amélioration des symptômes après 48 heures de traitement, il est conseillé de consulter son médecin.

La prise en charge de la crise hémorroïdaire passe par une modification des règles hygiéno-diététiques :
– limiter les plats pimentés, l’alcool et le café ;
– augmenter la quantité de fibres présentes dans l’alimentation, pour lutter contre la constipation, facteur de risque de la crise hémorroïdaire ;
– pratiquer plus souvent des activités physiques, toujours dans l’objectif de limiter la constipation ;
– apporter un soin particulier à l’hygiène intime, en recourant à des soins lavants doux disponibles en pharmacie, qui n’aggraveront pas l’irritation de la muqueuse ;
– supprimer le papier hygiénique parfumé pour les mêmes raisons et utiliser si besoin des lingettes humides non parfumées.

 

Quel traitement peut me conseiller mon pharmacien ?

Votre pharmacien pourra vous conseiller un traitement qui associera :
– une prise en charge locale (crème et suppositoires) par des spécialités contenant un anesthésique (Titanoréine à la lidocaïne, Avenoc pommade, Rectoquotane…) ou un anesthésique associé à un corticoïde (Deliproct, Cirkan à la prednacinolone, Ultraproct…) ;
– un traitement par voie orale associera un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS),sauf chez la femme enceinte chez qui il est contre-indiqué dès le début du sixième mois de grossesse, et un veinotonique (Daflon, Veinamitol, Bicirkan, Cyclo 3, Esberiven…).

Ces saignements peuvent-ils être liés à une autre pathologie ?

En cas de saignements discrets, sans douleur importante, on peut penser à une crise hémorroïdaire interne. Cependant, un saignement constaté au niveau de l’anus peut également correspondre à d’autres diagnostics : fissure anale, condylome, tumeur bénigne ou maligne… Il faut donc en identifier l’origine et pour cela, il faudra réaliser des examens. N’hésitez pas à en parler à votre pharmacien ou votre médecin !

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