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On ne peut pas être allergique à l’eau.

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La peau de certaines personnes réagit vivement lors des douches ou des bains, comme s’il s’agissait d’une allergie. Qu'en est-il ?

Certains patients ressentent des démangeaisons intenses, simplement provoquées par le contact avec l’eau, quelle que soit sa température. Dans ces conditions, lorsque l’envie de se gratter est intense alors qu’aucune lésion n’est visible, on parle de « prurit aquagénique ».  « Les personnes entrent sous la douche et dans les cinq minutes qui suivent, se grattent férocement, le prurit disparaissant en quelques minutes à une heure après la fin du contact avec l’eau », décrit le Pr Marie-Sylvie Doutre, dermatologue au CHU de Bordeaux.

Pas vraiment de traitement

Comment expliquer cette réaction et que faire pour en limiter les conséquences ? Des traitements sont proposés au cas par cas mais, « dans la mesure où l’on ne connaît pas vraiment le mécanisme, on ne dispose pas encore de solution extrêmement efficace », avoue le professeur. Si le prurit aquagénique ressemble comme deux gouttes d’eau à une allergie, il n’en est pourtant pas une si l’on se penche sur la stricte définition médicale de cette dernière. En effet, une allergie est un mécanisme immunologique qui fait intervenir de anticorps appelés Ig E. Or, ici, ces éléments n’interviennent pas. C’est d’ailleurs pour cela que les antihistaminiques, c’est-à-dire les médicaments luttant contre les symptômes de l’allergie, ne fonctionnent pas y compris à des dosages élevés.

Autre approche, celle de la photothérapie. L’exposition de la peau aux rayons ultraviolets fonctionne, bien que « les symptômes reprennent dès que l’on arrête les UV » note le Pr Doutre. Les antidépresseurs ou les bêtabloquants aident dans certains cas, sans être miraculeux. L’ajout de bicarbonate de sodium dans l’eau du bain peut éventuellement contribuer au soulagement.

Une origine variable et mal connue

L’origine de ces symptômes demeure peu connue, même si « dans un faible pourcentage de cas, deux causes peuvent expliquer le prurit : la prise de médicaments comme les antipaludéens et certaines pathologies du sang, en particulier la maladie de Vaquez », explique le Pr Marie-Sylvie Doutre. C’est pourquoi il est important de consulter devant tout symptôme de ce type : on pourra éliminer les causes les plus évidentes et peut-être prendre en charge une maladie jusque-là non diagnostiquée.

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