Toutes les rubriques / Bien-être / Psychologie / On peut opérer à cœur ouvert sous hypnose

On peut opérer à cœur ouvert sous hypnose

Article Info/Intox
Les opérations sous hypnose sont une pratique de plus en plus répandue dans les hôpitaux. Mais cela peut-il vraiment être adapté à toutes les opérations, notamment les plus lourdes ?

Fin septembre 2018, des articles de presse avaient annoncé, presque grisés voire « hypnotisés » par la prouesse médicale, qu’un homme avait subi une opération à cœur ouvert sans aucune anesthésie, sous hypnose, au CHU de Lille. Qu’en est-il réellement ?

Limiter les effets secondaires

L’homme de 88 ans a bien été opéré du cœur avec succès, sans anesthésie générale et sous hypnosédation, c’est-à-dire sous hypnose, associée à des doses plus faibles qu’à l’habitude d’anesthésiants. Si l’opération concernait bien le cœur, il s’agissait en fait d’« implanter une valve aortique par voie transcutanée », un acte chirurgical consistant à remplacer une valve cardiaque sans ouvrir le thorax : le chirurgien passe par l’artère fémorale qui se situe au niveau de l’aine. Cette opération dure en général une heure. Elle se déroule habituellement sous anesthésie locale pratiquée à l’endroit de l’ouverture cutanée pour passer la sonde, couplée à une sédation par médicaments. Lors de cette opération, l’hypnose n’a pas remplacé l’anesthésie, mais elle a permis de diminuer les quantités de produits injectés pour augmenter le confort du patient et limiter les effets secondaires.

De nombreuses indications

L’hypnosédation est effectivement utilisée lors de plus en plus d’opérations dans les hôpitaux. Cependant, elle reste limitée à des chirurgies proches de la surface de la peau - les interventions plus profondes nécessitant forcément une anesthésie générale. L’éventail des actes pouvant s’appuyer sur l’hypnosédation est toutefois pléthorique, de l’extraction des dents de sagesse à certaines opérations du cancer du sein, en passant par l’ablation de la thyroïde ou la chirurgie éveillée du cerveau. Depuis les années 1970, cette technique, longtemps considérée comme à la frontière de la science et de l’occultisme, a fini par se frayer un chemin à l’hôpital. Elle requiert une forte motivation de l’opéré et une étroite collaboration chirurgien-anesthésiste-hypnothérapeute. Avant l’intervention, l’équipe doit bien cerner le patient, ce qu’il n’aime pas voire ses phobies pour éviter d’activer ces zones et, à l’inverse, les endroits qui lui sont agréables et serviront de refuges durant l’hypnosédation.

Réponse Intox
Publications Similaires