L’Ozempic est une spécialité indiquée dans le traitement du diabète de type 2, aussi appelé non-insulinodépendant contrairement au diabète de type 1 qui oblige les malades à s’injecter régulièrement l’insuline que leur organisme ne produit pas. Sauf que le respect de son Autorisation de mise sur le marché (AMM) n’a pas vraiment d’importance pour les influenceurs de tous pays, notamment américains et australiens, qui en font la promotion sur les réseaux sociaux en le présentant comme un amaigrissant. Résultat : la demande d’Ozempic au niveau mondial aurait augmenté de 40 %, perturbant le bon approvisionnement des patients diabétiques à qui il est réellement destiné. Ce détournement met en danger la santé des personnes qui l’utilisent alors qu’elles ne sont pas malades.
Des effets indésirables potentiellement graves
En France, ce médicament n’est disponible que sur présentation d’une ordonnance. Plusieurs pharmacies « ont signalé au réseau des Centres de pharmacovigilance (CRPV) des cas de mésusage [de ce médicament] chez des patients non diabétiques en vue d'une perte pondérale », indique la Société française de pharmacologie et thérapeutique (SFPT). Selon les cas, il s’agissait d’une ordonnance falsifiée ou d’une véritable ordonnance, rédigée par un médecin peu scrupuleux.
Or, selon les experts de la SFPT, les personnes qui auraient recours à ce médicament s’exposent à des effets indésirables potentiellement graves. Au-delà des troubles digestifs présentés par 40 % des malades traités, d’autres effets secondaires sont connus : réactions d’hypersensibilité, pancréatites aiguës (1 patient sur 500), troubles biliaires entraînant lithiases biliaires (calculs dans la vésicule biliaire), cholécystites pour 1 patient sur 100 (inflammation de la vésicule biliaire), constipations sévères allant jusqu’à l’obstruction intestinale, mais aussi ablations de la vésicule biliaire et cancers de la thyroïde. Par ailleurs, ce médicament ralentissant notamment la vidange gastrique, il pourrait modifier l’absorption des autres traitements pris par le patient. Des risques pour la santé d’autant moins acceptables que la perte de poids promise par le recours à l’Ozempic ne serait que temporaire, avec reprise des kilos perdus dès l’arrêt du traitement.
L’inquiétude de la SFPT est telle qu’elle recommande aux pharmaciens de « refuser la délivrance de ces médicaments en dehors des indications autorisées » et de signaler au Centre régional de pharmacovigilance les ordonnances qui leur seraient présentées.
