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Papillomavirus : faut-il encore dépister après 65 ans ?

Papillomavirus : faut-il encore dépister après 65

Par PixelShot

Une étude chinoise démontre l’intérêt de poursuivre le dépistage du cancer du col de l’utérus au-delà de 65 ans, âge auquel la plupart des examens de détection des papillomavirus (HPV) prennent fin.

Les virus HPV (ou papillomavirus humains) ont la particularité de léser les cellules qu’ils infectent au point d’entraîner, plusieurs années plus tard, le développement d’un cancer, notamment du cancer du col de l’utérus.

Un quart des patientes ont plus de 65 ans

Bien que l’incidence de ce type de cancer soit plus élevée chez les femmes jeunes, une tendance à la hausse des détections chez des patientes plus âgées a poussé un groupe de chercheurs chinois à s’y intéresser.
En effet, l’Observatoire du cancer publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pointait un total de 157 200 cancers du col de l’utérus déclarés chez les femmes de 65 ans et plus en 2022, soit près d’un quart des 662 300 cas enregistrés dans le monde.

Or, la majorité des recommandations de dépistage de ce cancer s’arrête à 65 ans dès lors que la patiente a eu au moins trois frottis ou deux recherches de HPV négatifs au cours des dix dernières années et aucun antécédent de cancer ou de lésion précancéreuse.

Résultats chinois

Dans ce contexte, dix chercheurs chinois ont analysé les données de dépistage des papillomavirus de 2017 à 2022 dans l’immense ville de Shenzhen (qui abrite 18 millions d’habitants), incluant plus de 2 millions de femmes dont 17 420 âgées de 65 ans et plus. Résultats : la prévalence de détection d'un HPV à haut risque était plus élevée chez ces dernières que chez les plus jeunes (13,7 pour 1 000 contre 8,1 pour 1 000) ; de même pour le dépistage d’une lésion précancéreuse (3,3 pour 1 000 contre 1,5 pour 1 000) ; ainsi que pour celui du cancer du col (0,92 pour 1 000 contre 0,1 pour 1 000).

Étendre les campagnes de dépistage

Les conclusions des chercheurs sont similaires à celles issues d’autres études menées ces dernières années dans différents pays : les risques d’infection par un papillomavirus, de lésion cervicale (c’est-à-dire au niveau du col) et de cancer du col de l’utérus non seulement persistent après 65 ans, mais sont même supérieurs dans cette tranche d’âge. En tout cas dans la population étudiée.

Avec le vieillissement de la population, les chercheurs pointent une tendance à la hausse prévisible des cancers chez des femmes plus âgées. En outre, les modifications physiologiques liées à l’âge (ménopause, immunosénescence) risquent de diminuer la capacité de l’organisme à éliminer naturellement un papillomavirus, favorisant mécaniquement le développement d’un cancer. Armés des résultats publiés le 1er juillet 2025 dans la revue scientifique Gynecology and Obstetrics Clinical Medicine, les chercheurs appellent à élargir les recommandations de dépistage des papillomavirus aux femmes de plus de 65 ans.

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