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Stop à la banalisation des antidouleurs opioïdes !

Stop à la banalisation des antidouleurs opioïdes !

Par Paolese

La Haute Autorité de santé publie des recommandations sur la prescription des médicaments opiacés, alors qu’une hausse de leur consommation est constatée en France.

En 2015, ce sont près de 10 mil­lions de Fran­çais (soit 17,1 % de la po­pu­la­tion) qui se sont vu pres­crire des an­tal­giques opioïdes, c’est-à-dire des antidouleurs comprenant des substances dérivées de la morphine. Ce chiffre se­rait en hausse ces der­nières an­nées, se­lon la Haute Au­to­rité de santé (HAS). La si­tua­tion est loin d'être aussi cri­tique qu'aux États-Unis où plus de 80 000 morts par overdose de ces médicaments ont été enregistrées en 2020, mais la HAS veut jus­te­ment pré­ve­nir ce genre de crise sa­ni­taire. Si elles sont utiles contre la dou­leur, ces molécules « peuvent in­duire une dé­pen­dance phy­sique éle­vée et faire l'ob­jet de troubles de l'usage, avec des consé­quences im­por­tantes pou­vant al­ler jus­qu'à la sur­dose, voire au dé­cès par ar­rêt res­pi­ra­toire », met en garde l’organisme sanitaire.

Pour un usage raisonné

Dans le cas de la dou­leur chro­nique qui n’est pas liée à un cancer « les opioïdes ne doivent être en­vi­sa­gés qu'en der­nier re­cours », in­siste la HAS. « Ces mé­di­ca­ments ne peuvent pas être pres­crits pour des dou­leurs pel­viennes, chro­niques ou mus­cu­los­que­let­tiques ». Pas non plus dans les mi­graines. Quand ils s’imposent, « il est re­com­mandé d'ins­tau­rer le trai­te­ment de fa­çon pro­gres­sive, avec des ré­éva­lua­tions ré­gu­lières en dé­but de trai­te­ment afin d'ajus­ter la po­so­lo­gie et de sur­veiller l'ap­pa­ri­tion d'ef­fets in­dé­si­rables », de­mande les experts. Et au-delà de 6 mois de trai­te­ment continu, il convient « de di­mi­nuer pro­gres­si­ve­ment le trai­te­ment voire de l'ar­rê­ter com­plè­te­ment », afin de vé­ri­fier s’il « est tou­jours jus­ti­fié ou si une dose in­fé­rieure suf­fit ».

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