Alors que les traitements et la prise en charge du diabète ont considérablement évolué depuis ces dernières années, des règlementations empêchent toujours les personnes atteintes par cette maladie - ou d’autres pathologies chroniques - d’accéder à des métiers tels que policier, aiguilleur de train, pompier ou encore marin. Une aberration pour la Fédération française des diabétiques (FFD) qui dénonce « ces règlementations obsolètes » depuis près de vingt ans à coup de livres blancs, campagnes de communication, pétitions, lettres ouvertes, rencontres avec les ministères concernés, courriers à tous les présidents des groupes politiques du Sénat…
Des situations douloureuses
« Nous sommes en 2021 : il est plus que temps que le monde du travail ne soit plus hostile aux personnes touchées par une maladie chronique ! », s’est indigné Jean-François Thébaut, vice-président de la FFD, le 11 mai dernier lors d’une audition par la commission des Affaires sociales du Sénat. « Chaque année, des dizaines de personnes diabétiques sollicitent notre aide. Il y a moins d’une semaine, notre juriste intervenait lors de la commission ferroviaire d’aptitude pour défendre une victime supplémentaire de ces discriminations. La candidate a passé avec brio tous les entretiens pour obtenir le poste d’aiguilleur du rail. Pourtant, après 4 mois d’entretiens, en apprenant son diabète, le médecin l’a jugée inapte d’office. » Une situation douloureuse qui pourrait bien être évitée à l’avenir.
En effet, la mobilisation de l’association aura fini par payer : le 27 mai 2021, le Sénat a adopté à l’unanimité, et avec le soutien du Gouvernement, une « proposition de loi relative aux restrictions d’accès à certaines professions en raison de l’état de santé » pour mettre fin aux métiers interdits par principe aux personnes notamment atteintes de maladies chroniques. C’est une victoire majeure et un moment historique pour la Fédération qui représente les 4 millions de patients diabétiques.
Avant d’entrer en vigueur, le texte doit à nouveau être examiné par l’Assemblée nationale car le Sénat a procédé à quelques modifications. Mais il semble que cette étape ne soit pas de nature à remettre en cause le principe de cette loi. A suivre, donc !