C’est une enquête aux résultats plutôt inquiétants que vient de publier le groupe d’assurance Macif. Réalisée au mois de mars 2021 par l’Institut Ipsos auprès de 3500 personnes de 16 à 30 ans, elle s’est penchée sur les pratiques de cette population vis-à-vis des substances addictives au cours des 12 derniers mois ainsi que sur leurs conséquences sur leur santé physique et psychique. Et le constat est sans appel : dans un contexte où les jeunes ont particulièrement souffert d’isolement en raison de la pandémie et des périodes de confinement ou d’interruption de l’enseignement en présentiel, leur niveau de consommation de ces substances (alcool, tabac, cannabis, cocaïne, crack, héroïne, ecstasy…) s’avère très alarmant. L’étude relève également une « tendance forte à la multi-consommation », c’est-à-dire à la consommation de plusieurs substances addictives durant la même période. L’alcool demeure le produit le plus plébiscité par les 16 - 30 ans : plus de 8 jeunes sur 10 déclarent en consommer ou avoir déjà essayé. Le recours au cannabis, bien que moins important que l’alcool ou le tabac, est également préoccupant : plus d’un tiers des jeunes en consomme ou a déjà essayé.
Des pertes de contrôles qui interrogent
L’un des enseignements de ce baromètre est l’existence, récurrente, de pertes de contrôle de soi à l’occasion d’une prise de substance(s). Ainsi, « plus de la moitié des jeunes de 16 à 30 ans ont déjà perdu le contrôle d’eux-mêmes au moins une fois au cours des 12 derniers mois du fait de leur consommation de ces substances (52 %), au point de ne plus vraiment savoir ce qu’ils faisaient ». Il s’avère que « plus le jeune est un adepte de la consommation fréquente de substances, plus la perte de contrôle est récurrente ». Parmi les consommateurs réguliers, 71 % ont perdu le contrôle au moins une fois. L’alcool est, encore une fois, la substance la plus consommée pour y parvenir.
Ce baromètre pointe également une perception minorée par les 16 - 30 ans des risques liés à la consommation de substances voire à l’usage des écrans interactifs, avec un impact trop limité des campagnes de prévention.
