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Allergies et diversification alimentaire : le lien est établi

Allergies et diversification alimentaire : le lien

Par Olesia Bilkei

Une étude épidémiologique française met en évidence le surrisque d’allergie alimentaire lié au retard d’introduction des allergènes majeurs.

L’augmentation significative des allergies alimentaires au sein de la population française a été pris compte dès 2001 dans le Programme national nutrition santé (PNNS). Ainsi, les nouvelles connaissances sur les liens entre expositions alimentaires précoces et développement de ces allergies ont mené à la modification des recommandations pédiatriques en la matière et notamment l’introduction des aliments dits allergènes en même temps que les autres aliments, soit dès l’âge de 4 mois. Restait encore à confirmer en situation réelle l’importance d’une telle mesure et c’est désormais chose faite.

Plus de 6 000 enfants scrutés à la loupe

Débutée en avril 2011, l’étude française Elfe a pour objectif de suivre des enfants, de la naissance à l’âge adulte, afin de mieux comprendre les facteurs qui influencent leur développement, leur santé, leur socialisation et leur parcours scolaire. Son ampleur est inédite puisque ce sont 150 chercheurs qui étudient et suivent plus de 18 000 enfants pendant 20 ans. C’est parmi eux que des scientifiques de l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) ont isolé 6 662 enfants de 2 mois à 5 ans et demi n’ayant présenté aucune manifestation allergique avant l’âge de 2 mois. L’analyse de ce qu’ils mangeaient et de l’âge auquel ils ont commencé une alimentation diversifiée, de même qu’une prise en compte du nombre d’allergènes alimentaires majeurs (produits laitiers, œuf, blé et poisson) non introduits aux âges de 8 et 10 mois a ainsi permis d’établir certaines évidences.

Confirmation

Premier constat : seul 62 % des enfants ont débuté la diversification alimentaire entre 4 et 6 mois, mettant en lumière une mauvaise diffusion des recommandations dans la population. Par ailleurs, les chercheurs ont également observé que pour 1 enfant sur 10, au moins 2 allergènes majeurs ne sont pas encore introduits dans l’alimentation à l’âge de 10 mois. Les données montrent que ces mêmes enfants ont un risque 2 fois plus élevé de développer une allergie alimentaire avant l’âge de 5 ans et demi que ceux pour lesquels les 4 allergènes considérés sont introduits avant l’âge de 10 mois. Ces travaux viennent donc confirmer l’importance de ne pas retarder l’introduction des allergènes alimentaires majeurs afin de prévenir la survenue de maladies allergiques plus tard.

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