Bébés secoués : un risque mortel

Bébés secoués : un risque mortel
Le fait de secouer un bébé peut le tuer ou lui laisser des séquelles neurologiques potentiellement graves.

Le syndrome du bébé secoué, également appelé traumatisme crânien non accidentel (TCNA), concerne plusieurs centaines d’enfants chaque année en France. Il survient lorsqu’un bébé ou un jeune enfant est violemment secoué par un adulte. Sa tête se balance rapidement d’avant en arrière et son cerveau heurte les parois de son crâne. Des pertes de neurones importantes peuvent ainsi être occasionnées et avoir un retentissement sur la santé de l’enfant. « Ces secousses provoquent une hémorragie en nappe autour du cerveau par rupture de veines allant du cerveau au crâne », détaille le Dr Anne Laurent-Vannier, ancien chef du pôle de rééducation de l’enfant aux hôpitaux de Saint-Maurice (Val-de-Marne), qui a présidé le groupe de travail de la Haute Autorité de santé (HAS) sur le syndrome du bébé secoué. « À un stade de plus, il peut y avoir des pauses voire un arrêt respiratoire, et donc un manque d’oxygène et des lésions cérébrales irréversibles. »

Le syndrome du bébé secoué concerne particulièrement les bébés de 2 à 4 mois. Une victime sur 10 en décède, tandis que les trois quarts des survivants en conservent des séquelles graves. Quant à l’idée reçue qui voudrait que cet acte soit isolé, les statistiques montrent qu’en moyenne un bébé secoué l’aura été 10 fois : le taux de récidive est élevé.

Des séquelles lourdes

Les bébés qui survivent aux secouements connaîtront donc, pour les trois-quarts d’entre eux, des séquelles lourdes dues à des lésions cérébrales. Elles se traduiront par des déficiences intellectuelles, visuelles ou motrices, ainsi que des troubles du comportement, de la
parole ou de l’attention. On parle de :

- retard du développement psychomoteur ou des handicaps moteurs ;

- troubles cognitifs et difficultés d’apprentissage ;

- problèmes de comportement ;

- déficit visuel ou cécité ;

- déficit auditif ou surdité ;

- crises d’épilepsie.
 

Comment prévenir le syndrome du bébé secoué ?

Le syndrome du bébé secoué n’est généralement pas une violence isolée. Les symptômes antérieurs suggérant une maltraitance sont particulièrement fréquents chez les bébés diagnostiqués. Afin d’éviter les récidives, les abus doivent donc être détectés le plus tôt possible. Pour cela, il est primordial de :

  • Repérer les signes de maltraitance :

Il est nécessaire de porter une attention particulière au comportement et aux manifestations de l’enfant pouvant traduire une forme d’inconfort, de mal-être, de malaise, de gêne ou de souffrances psychiques en présence de certains adultes. Il faut également s’inquiéter des contusions, ecchymoses ou hématomes, notamment sur un bébé qui ne peut se blesser seul.

Il ne faudra pas hésiter à demander de l’aide : tout le monde doit pouvoir partager ses craintes et ses doutes à l’entourage comme à des professionnels.


- Adopter les bons réflexes en cas de difficultés :


Garder un bébé n’est pas chose facile. Si les personnes responsables de l’enfant connaissent des difficultés ou se sentent en situation de vulnérabilité face à lui, elles doivent :

-  S’éloigner du bébé : le coucher sur le dos et quitter la pièce. Il n’y a aucun danger à le laisser seul dans cette position.

- Demander de l’aide à leur entourage ou à des professionnels


Où trouver de l’aide ?
Deux numéros verts existent pour entrer en contact avec des professionnels de la petite enfance :


- un numéro d’urgence :
La ligne « Allo Enfance en Danger » du Service national d’accueil téléphonique de l’enfance en danger (SNATED) qui a pour mission d’apporter aide et conseil aux appelants confrontés à une situation d’enfant en danger ou en risque de l’être. Cette ligne est joignable au 119, 24h/24 et 7j/7.


- un numéro d’aide et d’écoute :
La ligne « Allo Parents Bébé » de l’association Enfance et Partage qui a pour mission d’écouter, de soutenir et d’orienter les parents inquiets dès la grossesse et jusqu’aux trois ans de l’enfant.
Cette ligne est joignable au 0 800 00 34 56, du lundi au vendredi de 10h à 13h et de 14h à 18h.

 

Que faire dans l’urgence ?
Si l’on pense ou sait que le bébé vient d’être secoué, il faut réagir le plus rapidement possible. Pour cela, il faut contacter les secours médicaux d’urgence : un diagnostic et des soins précoces sont indispensables pour diminuer les séquelles neurologiques.
En attendant l’arrivée des secours, si le bébé présente des convulsions ou s’il vomit, le placer sur le côté, en position latérale de sécurité.
S’assurer que le bébé n’a pas de fièvre. S’il en a, la prendre en charge.

Vérifier s’il n’a pas besoin de boire ou de manger, d’être changé, couvert davantage ou, au contraire, moins couvert.

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