Le cancer du col de l’utérus est l’un des plus meurtriers dans notre pays. En effet, il touche chaque année en France près de 3 000 femmes et est responsable de 1 100 décès. D’après les statistiques, c’est même l’un des seuls cancers dont le pronostic est moins aujourd’hui que dans les années précédentes : le taux de survie à 5 ans est de 63 % pour la période 2010-2015 alors qu’il était de 68 % entre 1989 et 1993.
Cependant, deux techniques à développer sont susceptibles de réduire le nombre de personnes souffrant de cette maladie, voire d’éradiquer totalement cette dernière. Il s’agit du dépistage, permettant de détecter les personnes qui ont besoin d’une prise en charge la plus précoce possible, et de la vaccination, réalisable chez les jeunes adolescents notamment.
Un cancer causé par un virus
Le cancer du col de l’utérus a la particularité de se développer essentiellement à cause de l’action délétère de virus appelés papillomavirus humains (ou HPV) sur les cellules du col de l’utérus, la partie basse et étroite de cet organe féminin. Très fréquents, ils se transmettent le plus souvent lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration. Le préservatif ne permet pas de s’en protéger totalement. Toutes les personnes contaminées par ce virus n’auront pas un cancer du col de l’utérus car un grand nombre d’entre elles verront leur corps s’en débarrasser sans séquelles. Malheureusement, il arrive dans certains cas que l’infection persiste et provoque des lésions susceptibles d’évoluer en cancer plusieurs années plus tard.
Un vaccin pour se protéger du cancer
La vaccination est donc un moyen d’armer les défenses immunitaires pour qu’elles soient capables de lutter contre de nombreuses souches de ces papillomavirus. Sa réalisation est recommandée entre 11 et 14 ans (c’est-à-dire avant l’exposition potentielle aux virus lors de relations sexuelles) et peut également être proposée aux jeunes femmes jusqu’à leurs 19 ans inclus.
Cependant, il est important de noter que cette vaccination ne protège pas contre tous les types de HPV : la vaccination ne dispense pas d’un dépistage régulier par frottis à partir de 25 ans.
Un dépistage régulier
Le dépistage du cancer du col de l’utérus est un outil important car à un stade précoce, cette maladie ne provoque pas de symptômes particuliers. De plus, il est simple à réaliser : il repose sur la réalisation d’un prélèvement au niveau du col de l’utérus. Le laboratoire d’analyse va ensuite rechercher dans ce dernier la présence de cellules anormales. Pour en bénéficier, il suffit de prendre rendez-vous auprès d’un gynécologue ou d’une sage-femme, voire d’un généraliste ou dans un centre de santé, à l’hôpital ou en clinique. Sur prescription médicale, les laboratoires de biologie médicale peuvent également les réaliser.
Le dépistage doit être réalisé tous les 3 ans pour toutes les femmes entre 25 et 30 ans si le résultat des deux premiers tests espacés d’un an est normal, puis tous les 5 ans entre 30 et 65 ans. Grâce au dépistage, 90 % des cancers du col de l’utérus peuvent être évités. Si la maladie est détectée assez tôt, les soins seront généralement plus légers et permettront de préserver davantage la fertilité.
Pour toute question concernant la vaccination ou le dépistage, n’hésitez pas à interroger votre pharmacien qui saura vous orienter.
