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Chaleur : attention avec les médicaments !

Chaleur : attention avec les médicaments !

Par carballo

En cas de fortes chaleurs, les personnes âgées sont particulièrement vulnérables, tout comme les nourrissons, les enfants et les malades chroniques sous traitement

Alors que le thermomètre indique des températures importantes sur l'ensemble du territoire, l'ANSM vient de rappeler les précautions à prendre avec les médicaments surtout chez les personnes les plus fragiles.

Des risques multiples

En cas de vague de chaleur, les médicaments dont il faudra particulièrement surveiller les utilisateurs sont ceux susceptibles :

  • D’aggraver un syndrome d’épuisement-déshydratation ou « coup de chaleur », par troubles de l’hydratation, altération de la fonction rénale et/ou perturbation de la thermorégulation,
  • D’induire une hyperthermie (augmentation de la températuree corporelle),
  • D’aggraver indirectement les effets de la chaleur.

Des adaptations au cas par cas

Si vous-même ou un proche êtes dans cette situation, il convient de faire très attention au moment de potentielles canicules estivales. Première précaution à prendre : surveiller l’état général de la personne, surtout âgée, en tenant compte de ses facteurs de risque particuliers.

Il convient également de mettre en place des mesures hygiéno-diététiques en matière de rafraîchissement, d’aération et d’hydratation. Le bon sens est de mise, mais il ne faut pas hésiter à s’appuyer sur les professionnels de santé qui, seuls, pourront juger des éventuelles précautions et adaptations de traitement nécessités par la situation caniculaire, et toujours au cas par cas. « En aucun cas il n’est justifié d’envisager systématiquement une diminution ou un arrêt des médicaments pouvant interagir avec l’adaptation de l’organisme à la chaleur », insiste l’ANSM.

Les professionnels de santé doivent veiller à plusieurs points

Les proches des personnes âgées sont encouragés à s’assurer que l’environnement médical de leur aïeul prend bien en considération la situation. Les principaux points à vérifier sont :

- Qu’une évaluation complète de l’état d’hydratation du patient soit bien effectuée avant toute décision thérapeutique. Elle passe par une surveillance clinique, une mesure du poids, de la fréquence cardiaque, de la tension, un bilan biologique avec créatininémie et clairance de la créatinine, une surveillance des apports en eau,

- Que soit régulièrement contrôlé l’état d’hydratation de la personne,

- Que soit dressée une liste des médicaments pris afin d’identifier ceux qui pourraient altérer l’adaptation de l’organisme à la chaleur.

- Que soit réévalué par le médecin l’intérêt de chacun des médicaments et supprimé tout médicament qui apparaitrait inadapté ou non indispensable, en particulier lorsque les molécules sont susceptibles d’altérer la fonction rénale,

- Que soit évitée la prescription d’antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS), « particulièrement toxiques pour le rein en cas de déshydratation », souligne l’ANSM,

On évitera aussi de prescrire du paracétamol en cas de fièvre liée à un coup de chaleur, en raison de son inefficacité dans ce cadre et d’une « possible aggravation de l’atteinte hépatique souvent présente ». En cas de prescription de diurétiques, il faudra « vérifier que les apports hydriques et sodés sont adaptés ».

Enfin, l’Agence rappelle que les patients fragiles ne doivent pas prendre de médicaments sans avis médical.

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