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Chaleur : ses effets sur la santé démontrés

Chaleur : ses effets sur la santé démontrés
Une étude de Santé publique France fait le lien entre les températures estivales (même sans aller jusqu’à la canicule) et un excès de décès. La prévention des malaises doit s’améliorer.

Dans un rapport très détaillé publié par l’organisme public chargé de la santé publique française, on apprend que si « les canicules sont les évènements climatiques extrêmes associés au fardeau humain le plus élevé en France métropolitaine », les températures chaudes, qui sont souvent perçues comme ne présentant pas d’enjeu pour la santé, font en réalité également courir des risques importants à la population.

Pour évaluer finement les effets des hautes températures sur l’état des Français, Santé publique France a développé une méthode originale permettant d’estimer - à l’échelle départementale - la mortalité annuelle attribuable à l’exposition de la population générale à la chaleur, tous âges confondus et pour les personnes de 75 ans et plus. 

La canicule, période demeurant la plus dangereuse

Les principaux résultats de l’étude montrent sur les périodes estivales de 2014 à 2022, sur l’ensemble des départements métropolitains :

  • Près de 33 000 décès sont attribuables à la chaleur entre le 1er juin et le 15 septembre de chaque année, dont 23 000 décès de personnes âgées de 75 ans et plus. 
  • Parmi les décès, 28% ont été observés pendant les canicules telles que définies par le plan de gestion des vagues de chaleur, alors qu’elles ne représentent que 6% des jours étudiés

Il est donc évident que ces épisodes de chaleur particulièrement sévère justifient une surveillance et une prévention particulièrement renforcées.

Les fortes chaleurs également à risque

Cependant, le rapport souligne aussi que l’impact des fortes températures n’est pas limité aux périodes les plus extrêmes. « L’exposition de la population à la chaleur en dehors des périodes de canicules est associée à un risque plus faible mais plus fréquent. » Ainsi, à cause de cette fréquence plus élevée, la chaleur importante hors canicule est plus impliquée encore que cette dernière dans la mortalité liée à la chaleur à l’échelle nationale !  C’est une notion qui peut paraître contre-intuitive, et qui, à ce titre, est très intéressante à connaitre par les soignants et le grand public pour mieux prévenir les perturbations des états de santé.

Par ailleurs, la question de l’âge des victimes de la chaleur est souvent posée. Il s’avère que les personnes âgées de 75 ans et plus sont, comme attendu, les plus touchées. Mais il est à noter qu’ « une part importante (soit un tiers des victimes) concerne des personnes de moins de 75 ans. » Il est donc essentiel de se protéger du chaud à tous les âges, et surtout si l’on fait partie de catégories à risque (personnes âgées, isolées, en situation de handicap, de précarité ou sans abri, avec des pathologies préexistantes, femmes enceintes, jeunes enfants, travailleurs en extérieur…).

 

Des effets délétères bien connus

Selon Santé publique France, « la chaleur a un impact très rapide sur le corps. Lors de périodes de fortes chaleurs l’état de santé peut vite se dégrader et nécessiter des soins urgents. » Les atteintes les plus graves sont ressentis dans les heures suivant l’exposition à la chaleur.  Maintenir la température interne du corps à 37°C constitue un effort qui mobilise les systèmes cardiovasculaires, respiratoires et rénaux, et qui peut aggraver des pathologies préexistantes. C’est pourquoi on recense généralement des impacts globaux (atteintes cardiovasculaires, respiratoires, rénales, psychiatriques) plus larges que les effets directs de la chaleur (hyperthermie, déshydratation).

 

Quelles pathologies craindre ?

La surveillance pendant l’été se concentre sur trois pathologies (même si elles ne constituent pas la majorité des troubles rencontrés) :

• L’hyperthermie ou « coup de chaleur » : une personne qui ne transpire pas assez, a une température corporelle qui augmente et ne peut se maintenir à 37°C. Ce risque concerne principalement les nouveau-nés, les jeunes enfants et les adultes particulièrement exposés à la chaleur (sportifs ou travailleurs en extérieur) et peut avoir des conséquences graves.

• La déshydratation : une personne qui transpire et ne boit pas assez, se déshydrate (le corps manque d’eau). Ce sont les personnes âgées qui sont les plus exposées à ce risque.

• L’hyponatrémie : il s'agit d'un déficit de sodium dans le sang pouvant être dû à un apport insuffisant, à certains médicaments, à un dysfonctionnement rénal ou à une ingestion d'eau excessive. Elle peut causer des troubles neurologiques pouvant conduire, dans les cas les plus graves, à la perte de conscience ou au coma. Ce sont les personnes âgées qui sont les plus exposées à ce risque.

 

Les gestes de prévention

Pour prévenir les perturbations de l’état de santé sous l’effet de la chaleur, différents gestes sont recommandés. Il est également important de connaître les symptômes provoqués par la chaleur. Des campagnes de communication menées par les Autorités de santé rappellent chaque été l’ensemble de ces informations, qui peuvent par ailleurs être retrouvées sur le site de Santé publique France.

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