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Covid-19 : un poids pour les parents de prématurés

Covid-19 : un poids pour les parents de prématurés

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Comment les parents et les services de néonatologie gèrent-ils l'arrivée des bébés prématurés dans un contexte perturbé par l'épidémie de Covid-19 ?

C’est une maman qui écrit à un directeur d’hôpital. Une maman d’un « très grand prématuré » né début août qui couche sa détresse sur papier. Celle qui écrit « le cœur plein de larmes » cette lettre retranscrite anonymement par l’association SOS Préma dans un communiqué du 27 octobre souhaite alerter sur « des restrictions d’accès aux parents inacceptables ». Accueillie depuis 66 jours « par une équipe médicale compétente qui nous a clairement expliqué les bienfaits de notre présence sur le développement de notre bébé », elle explique qu’elle et son conjoint ont été « encouragés à rester le plus possible auprès de lui, à participer à ses soins, à pratiquer le peau à peau... tout cela étant rendu possible 24/24h. 

Malheureusement, « depuis le 30 septembre, cette organisation est remise en cause » par des restrictions d’accès causées par l’épidémie de Covid-19. « Je me retrouve à devenir visiteur. Je me retrouve à devoir demander l’autorisation de voir mon enfant. Je me retrouve à ne pouvoir voir mon bébé que 4 heures par jour. Je me retrouve à regarder l’heure quand je suis à ses côtés car je sais que je dois laisser la place aux autres parents. »

"Des restrictions inacceptables"

Pour Charlotte Bouvard, fondatrice de l'association SOS Préma, "si l'on part du principe que les meilleurs soins pour ces bébés prématurés sont les soins du développement qui favorisent l'attachement, la santé neurologique, etc., alors il faut autoriser la présence des parents en continu car sans eux, ça ne marche pas ». Inquiète de voir certains services se verrouiller, la Société française de néonatologie (SFN) s’est, elle aussi, clairement prononcée dès avril en faveur de l’accès des parents, dans le respect de strictes consignes sanitaires clairement définies.

De son côté, le secrétaire d’Etat chargé de la protection de l'enfance, Adrien Taquet, a affirmé que « l’accès des parents aux services de néonatologie [devait] être systématiquement recherché », même durant cette « période particulière », car « dans le cas d’un enfant né prématurément, la séparation précoce peut affecter la santé mentale des parents, mais aussi avoir des effets durables sur la programmation émotionnelle et le développement des nouveau-nés ». 

Des parents déjà pointilleux sur l'hygiène

On comprend bien toutefois, vu la dangerosité du virus SARS-CoV-2, que le risque de contamination sur des êtres si petits et si fragiles, préoccupe particulièrement les soignants. Mais, réagit Vincent Desdoit, responsable de la formation et des relations avec les soignants chez SOS Préma, « il est évident que les parents de prémas sont par nature, même hors période Covid, hyper pointilleux sur l’hygiène ». Et de témoigner en tant que père d’un enfant né prématurément : « Il suffisait que je franchisse la porte du service de néonatalogie pour me demander si ma gorge ne me grattait pas un peu et parfois faire demi-tour. C’était psychologique, mais ça révèle à quel point on fait extrêmement attention aux risques d’infections lorsqu’on est parents d’enfants prématurés. » Si les gestes barrières sont importants pour l’ensemble de la population, ils le sont encore plus pour les parents de bébés prématurés qui veulent éviter, à tout prix, d’être porteurs d’une maladie contagieuse, qu’il s’agisse de la Covid-19 ou de toute autre pathologie, notamment hivernale.

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