Ce sont près de 25 % des nourrissons de moins de 5 mois qui souffrent de coliques durant les premières semaines de leur vie… et autant de parents qui peuvent être désemparés devant les pleurs très difficiles à calmer de leurs bébés !
Au cours d’un épisode de colique, le tout-petit manifeste son inconfort par de l’agitation, il a le visage rouge, les poings sont serrés, les jambes fléchies. Ce type de pleurs survient surtout l’après-midi ou le soir. Ils seraient plus fréquents dans les 4 à 6 premières semaines de l’enfant puis diminueraient régulièrement jusqu’à 12 semaines.
Des critères précis pour identifier les coliques
Pour faire la différence avec d’autres maladies, des critères diagnostics précis ont été établis. Les coliques sont définies par les « périodes récurrentes et prolongées de pleurs, avec agitation ou irritabilité du nourrisson, qui se produisent sans cause évidente et qui ne peuvent être évitées ou résolues par les parents », chez un « nourrisson de moins de 5 mois », « en l’absence de retard psychomoteur ou de maladie identifiées chez un nourrisson qui a une bonne croissance staturo-pondérale ».
Certains soignants ou grands-parents recouraient encore il y a peu à la « règle des trois » définissant les coliques comme des pleurs se produisant sur une période de 3 heures ou plus par jour pendant au moins 3 jours par semaine. Ce critère n’est aujourd’hui plus considéré comme pertinent.
Une flore en question
Pour comprendre pourquoi beaucoup certains bébés souffrent de coliques, des chercheurs ont analysé leur flore intestinale, c’est-à-dire la nature des bactéries qui siègent de façon naturelle dans leurs intestins. Ils ont constaté que cette flore, également appelée microbiote, est différente selon que les bébés présentent des coliques ou non.
En général, les bébés avec coliques ont un microbiote plus riche en Escherichia coli et en bactéries de la famille des Klebsielles, notamment. Leur flore est particulièrement riche en bactéries productrices de gaz par fermentation des protéines et du lactose. Elle favorise également une inflammation intestinale.
Par ailleurs, elle est pauvre en bifidobactéries et en lactobacilles, toujours en comparaison avec celle des bébés sans coliques. La supplémentation en ces « bonnes bactéries » est donc une option pertinente pour tenter de modifier les troubles fonctionnels intestinaux qui provoquent des coliques.
Des probiotiques spécifiques contre les coliques
L’apport de probiotiques est facile à réaliser chez le bébé. En pharmacie, différents laboratoires proposent des produits spécialement formulés pour cette indication puisqu’ils apportent des bifidobactéries, des lactobacilles ou un mélange des deux.
La plupart se présentent sous la forme de gouttes buvables dans lesquelles les probiotiques sont dilués dans une solution huileuse. Après avoir agité le flacon, il faut prélever avec la pipette une ou deux gouttes (selon les recommandations du laboratoire) et les verser dans un peu de lait juste avant de le donner au nourrisson. Si le bébé est allaité, on peut également déposer les gouttes sur le sein de la maman juste avant la tétée. Il ne faut pas placer la pipette dans la bouche de l’enfant pour ne pas la contaminer ainsi que l’ensemble du contenu du flacon. Certaines références peuvent être données directement au bébé car leur flacon souple dispose d’une fonction compte-gouttes.
Selon les laboratoires, le flacon de probiotiques peut se conserver au froid ou à température ambiante, durant un temps variable (entre 15 jours et plusieurs mois).
Certaines références de probiotiques anti-coliques sont également disponibles sous forme de poudres à diluer dans un peu de lait ou d’eau.
