Depuis la loi du 22 décembre 1976, dite loi Cavaillet, chacun est présumé donneur d’organes et de tissus au nom de la solidarité nationale, sauf en cas de refus exprimé de son vivant. Un décret de 2017 a précisé les modalités de refus sans toucher aux trois grands principes du don que sont le consentement présumé, la gratuité du don et l’anonymat du donneur. Le principal moyen de s’opposer au prélèvement de ses organes post-mortem est de s’inscrire sur le registre national des refus, accessible en ligne. Il est également possible de faire valoir ce refus par un écrit daté et signé ou bien d’en faire part oralement à des proches, charge à eux d’en attester auprès de l’équipe médicale. De plus, le refus peut être partiel et ne concerner que certains organes ou tissus.
D’après l’Agence de biomédecine, 80 % des Français sont favorables au don d’organes et 91 % estiment qu’il est important de faire part de leur position à leurs proches. Pourtant, seulement 47 % indiquent l’avoir effectivement fait. Or, au 1er janvier dernier, la France comptait près de 22000 patients en attente de greffe. Et bien que 5634 greffes aient pu être réalisées l’année dernière, ce sont 2 à 3 personnes qui décèdent chaque jour, faute d’organes. En 2023, le taux de refus de don d’organes s’est élevé à 36,1%, en partie parce que les proches, par méconnaissance du choix du défunt préfèrent s’y opposer, affirme l’instance.
Sauver des vies
C’est dans ce contexte que l’Agence de biomédecine lance une campagne de sensibilisation le 22 juin sur l’importance non seulement du don d’organes - « un donneur peut sauver jusqu’à 7 vies » - mais aussi pour inciter à en parler. Depuis la fin du mois de mai, trois témoignages sont diffusés sur les chaînes nationales : celui de Marie-Antoinette, fière de son frère Franck, décédé d’un problème cardiaque et dont les organes ont sauvé plusieurs vies ; celui d’Alexandre, greffé des deux poumons depuis 2017 ; ou encore celui de Maryline, dont le fils est décédé après un accident et qui a lui aussi pu sauver des vies en étant donneur.
De plus, depuis le 16 juin, la campagne s’est enrichie de deux autres vidéos décalées, intitulées « Fête foraine » et « Stade de foot », diffusées à la télévision et au cinéma. Le slogan : « Peu importe comment, l’important c’est de le dire. » Enfin, peu avant le 22 juin, l’Agence de biomédecine va dévoiler la saison 2 de la série « Les Zorganes » pour continuer à informer et dédramatiser le sujet. L’idée est aussi de rappeler que « quel que soit son âge, son état de santé, sa religion, on peut tous donner ! »