La conclusion ne laisse aucune place au doute. Des chercheurs ont analysé les données issues des registres nationaux danois incluant plus d’1,2 million d’enfants vaccinés nés entre 1997 et 2018. Après un suivi de 2 à 5 ans après leur inclusion dans l’étude à l’âge de 2 ans, ils ont établi que la vaccination les avait exposés à des quantités cumulées d’aluminium allant jusqu’ 4,5 mg. Mais aucune augmentation du risque n’a pu être détectée pour la cinquantaine de maladies passées au crible, que celles-ci soient auto-immunes, atopiques ou allergiques (asthme, dermatite, etc.) ou encore neurodéveloppementales (autisme, TDAH).
Les auteurs, qui ont publié leur étude le 15 juillet 2025 dans les Annals of Internal Medicine, rappellent que les sels aluminiques sont utilisés comme adjuvant dans les vaccins inactivés partout dans le monde depuis des décennies (les années 1920 – NDLR) afin de renforcer la réponse immunitaire. Ils sont notamment présents dans ceux figurant dans les programmes de vaccination pédiatrique tel que le DTP (diphtérie, tétanos, poliomyélite). Au Danemark, la couverture vaccinale infantile en 2023 était comprise entre 94% et 97%, des taux relativement similaires à ce qui est observé en France.
Une pièce rassurante
L’auteur principal de cette étude, Anders Hviid, également directeur de recherche épidémiologique de l’agence danoise de santé publique, interrogé par le média américain STAT, confirme les résultats obtenus. « L’étude montre clairement qu’il n’y a pas d’épidémie de maladies chroniques chez l’enfant associée aux sels d’aluminium (…) Nous n’avons donc pas à nous inquiéter de l'aluminium utilisé comme adjuvant dans les vaccins infantiles. Je pense que c'est le message principal. » La publication de l’étude a été largement commentée par d’autres chercheurs qui saluent le travail réalisé. C’est le cas notamment d’Edward Belongia, auteur de nombreuses études sur l’efficacité et la sécurité des vaccins ces dernières décennies, pour lequel il s’agit à ce jour de « l’étude observationnelle la plus vaste et la plus définitive sur la sécurité de l’exposition à l’aluminium liée aux vaccins chez les enfants ».
En France, le site MesVaccins.net a rappelé en août dernier que « même en cas de vaccinations multiples, la quantité d’aluminium introduite reste inférieure à celle que peut apporter l’alimentation et elle n’est donc pas a priori à incriminer en cas d’effets indésirables ». Et estime que, même si l’étude danoise « a ses limites », elle constitue « une nouvelle pièce rassurante dans un dossier qui n’en manque pas ».