La fibromyalgie, une maladie réelle

La fibromyalgie, une maladie réelle

par simona

La publication pour la première fois, par la Haute autorité de santé, de recommandations sur la fibromyalgie, acte la reconnaissance de cette pathologie.

Début juillet, la Haute autorité de santé (HAS) a publié des recommandations visant à définir la fibromyalgie, en améliorer le diagnostic et mieux prendre en charge les patients qui en souffrent. Une première en France pour cette maladie chronique, pourtant reconnue depuis 2019 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et qui toucherait presque 2% de la population, en majorité des femmes.

Dérèglement de la perception

La fibromyalgie se traduit principalement par des douleurs chroniques, diffuses et prolongées (plus de trois mois), qui impactent la qualité de vie, la réalisation des activités quotidiennes et la qualité de vie. Ces douleurs sont parfois associées à d’autres symptômes comme une fatigue intense, des troubles du sommeil, ou des troubles anxieux, dépressifs, cognitifs. Ces symptômes fluctuent dans le temps chez une même personne, et peuvent être différents d’une personne à une autre. Ils sont liés à des modifications des processus de détection et de modulation de la douleur au niveau du système nerveux central, se manifestant par une hypersensibilité généralisée à la douleur.
Le diagnostic repose sur un examen clinique, une écoute active du patient et l’utilisation d’outils d’évaluation comme un auto-questionnaire (mis en ligne par la HAS), etc. Il est complexe à poser car il n’existe pas de marqueurs sanguins ni d’examens radiologiques spécifiques permettant de dépister la pathologie. Les situations de surpoids et d’obésité sont plus fréquentes dans la fibromyalgie, du fait d’une insuffisance d’activité physique et de comportements sédentaires.

Pas de traitement médicamenteux

Le traitement est essentiellement non-médicamenteux. Il repose, en première intention, sur l’activité physique encadrée par un professionnel de l’activité physique adapté, afin d’aider le patient à se remettre en mouvement. Encore faut-il, pour mobiliser pleinement le patient dans une dynamique de soins, reconnaitre sa souffrance une fois le diagnostic posé. Il faut également que le patient ait reçu des explications approfondies et personnalisées sur la maladie, ses mécanismes, et les options de traitement.
L’autre objectif, complémentaire de l’activité physique, est d’apprendre à la personne à mieux gérer par elle-même, grâce à des stratégies d’adaptation, les symptômes au quotidien, afin de poursuivre le plus possible ses activités personnelles et professionnelles.

Gare aux opioïdes

Il n’existe pour le moment en France aucun médicament qui n’ait reçu d’autorisation de mise sur le marché pour la fibromyalgie. Les restrictions alimentaires ou la prise de compléments alimentaires n’ont pas montré d’intérêt particulier, sauf en cas de troubles gastro-intestinaux ou de carences. Les régimes méditerranéen, végétarien, végétalien, restent possibles.
Dans certains cas, et uniquement une fois l’activité physique mise en place et évaluée, certains antidépresseurs et antiépileptiques peuvent être prescrits à faibles doses pour soulager les douleurs. Mais leurs effets restent minimes. Prudence également si le médecin vient à recourir à des opioïdes. Cela doit rester tout à fait exceptionnel, ne pas durer au long cours, et avoir lieu après avoir obtenu un avis spécialisé.

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