La lutte contre l'obscurantisme et la désinformation en santé est une priorité affichée du ministre de la santé et de l'accès aux soins, Yannick Neuder. « La désinformation en santé n’est pas une opinion, c’est un risque. Elle met en danger nos concitoyens et affaiblit notre système de soins. Avec cette mission, nous posons les fondations d’une politique publique ambitieuse et durable, capable de répondre aux attaques contre la science et de protéger les Français », a-t-il déclaré.
Plusieurs axes complémentaires à développer
A l’occasion d’un colloque organisé le 18 avril dernier et qui avait rassemblé « chercheurs, professionnels de santé, acteurs institutionnels, médias et plateformes numériques », cinq chantiers ont été identifiés comme prioritaires. Il s’agit notamment de la mise sur pied d’un Observatoire national de la désinformation en santé, pour objectiver le phénomène et suivre ses évolutions grâce à des baromètres publics, la création d’un programme national d’éducation critique à la santé, avec une composante scolaire, un MOOC grand public labellisé et une mobilisation active des influenceurs, mais aussi la poursuite d’un investissement particulier au niveau des plateformes numériques, en cohérence avec le Digital Services Act européen, pour les engager dans la lutte contre les fake-news sanitaires et les dérives sectaires.
Trois experts reconnus
En complément, dans l’objectif de structurer la nouvelle stratégie nationale de lutte contre la désinformation en santé, une mission d’expertise indépendante a donc été confiée à trois personnalités scientifiques particulièrement impliquées au cours de ces dernières années dans cette problématique. Il s’agit du Pr Mathieu Molimard, professeur de pharmacologie clinique et chef de service au CHU de Bordeaux, de la Pr Dominique Costagliola, épidémiologiste et biostatisticienne, directrice de recherche émérite à l’Inserm, membre de l’Académie des sciences, ainsi que du Dr Hervé Maisonneuve, médecin de santé publique, spécialiste de l’intégrité scientifique et de la rédaction médicale.
Leurs travaux devront « fournir des analyses et recommandations concrètes, pour cartographier les acteurs publics, associatifs et académiques mobilisés dans la lutte contre la désinformation mais aussi évaluer la coordination actuelle entre les acteurs et les dispositifs d’alerte. Ils permettront également de recueillir les expériences et bonnes pratiques, pour identifier les freins et les besoins. » Le résultat de leur réflexion est attendu pour la fin de l'année 2025.
