« Il y a deux choses qui me posent un problème : l’augmentation des infections sexuellement transmissibles (IST), spécifiquement les chlamydias et le gonocoque, ainsi que la problématique de l’accessibilité à la contraception d’urgence », déclarait le 20 septembre François Braun. L’urgentiste et nouveau ministre avait choisi le quotidien gratuit 20 Minutes et ses jeunes lecteurs pour annoncer plusieurs mesures telles que la gratuité de l’accès à ce qui est désigné sous le terme erroné de « pilule du lendemain » pour toutes les femmes, et le dépistage gratuit de toutes les IST (et non plus seulement le VIH) sans ordonnance jusqu’à 26 ans.
Ces deux mesures seront inscrites dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 (LFSS 2023), qui sera présenté en conseil des ministres le 26 septembre.
Qu’est-ce qui change ?
La contraception d’urgence était déjà disponible gratuitement et sans ordonnance pour les mineures dans les officines françaises. Elle l’était également auprès des infirmières scolaires et dans les centres de dépistage ou de santé sexuelle. Les étudiantes, majeures ou mineures, pouvaient quant à elles l’obtenir anonymement et gratuitement auprès des services universitaires ou inter-universitaires de médecine préventive et de prévention de la santé (SUMPPS).
Concernant les personnes majeures, celles-ci pouvaient obtenir cette contraception d’urgence sans ordonnance en pharmacie pour un coût compris entre 3 et 7 € pour le levonorgestrel, et de moins de 20 € pour la contraception d’urgence par ulipristal, les deux molécules ayant cette indication. Une fois ce projet de loi adopté, toutes les femmes, quel que soit leur âge, pourront se les procurer sans ordonnance et gratuitement en pharmacie.
Pour que l’aspect financier ne soit plus un frein
« Le gouvernement agit concrètement pour que les femmes ne renoncent plus à la contraception d’urgence pour des raisons financières, premier motif de renoncement », a commenté dans un communiqué Isabelle Rome, la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes.
Quand doit être prise cette contraception d’urgence ?
La contraception d’urgence doit être prise le plus tôt possible après le rapport sexuel sans contraception ou mal protégé. Si possible dans les 12 heures après le rapport, et au plus tard dans les 3 jours avec les médicaments à base de levonorgestel, ou dans les 5 jours pour ceux contenant de l’ulipristal. Au-delà de ce délai, l’efficacité de la contraception d’urgence diminue fortement. Par ailleurs, après avoir eu recours à une « pilule du lendemain », il est conseillé de s’assurer que l’on n’est pas enceinte : on utilisera un test de grossesse 3 semaines après le rapport mal ou non protégé en pratiquant un test de grossesse également disponible en pharmacie. N’hésitez pas à en parler à votre pharmacien qui saura vous conseiller et vous accompagner dans la prise de cette contraception d’urgence.
