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La planète entière en manque de sommeil

La planète entière en manque de sommeil
Une enquête internationale, intégrant 2 000 Français, révèle « une crise du sommeil » généralisée.

L’une des plus larges enquêtes qui aient été menées sur le sommeil a été effectuée à l’initiative de ResMed, une société qui conçoit et fabrique des appareils médicaux pour aider les personnes souffrant d’apnée obstructive du sommeil ou encore de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) à mieux dormir donc à mieux vivre. L’enquête, réalisée de décembre 2023 et janvier 2024 à travers le monde, montre que dans l’ensemble des zones géographiques sondées, on ne dort pas assez, c’est-à-dire moins de 7 heures par nuit, la durée minimum de sommeil recommandée par l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) français.

Les Français dorment plus que leurs voisins, mais pas suffisamment

Sur les 17 pays interrogés, 14 sont en dessous des recommandations de l’INSV. Parmi les pays les mieux lotis, ceux qui dépassent la barre des 7 heures de sommeil par nuit donc, on peut citer Hong Kong (7h04 par nuit en moyenne) mais aussi l’Inde (7h02) et la Thaïlande (7h01). Même s’ils ne dorment pas assez, les Français arrivent quant à eux en 5e position dans le classement des meilleurs dormeurs, ou des moins pires, avec une moyenne de 6h48 de sommeil par nuit.

A l’inverse, les 3 nationalités les plus affectées par le manque de sommeil sont les Japonais (qui obtiennent la palme du plus court dormeur avec seulement 6h27 de sommeil par nuit en moyenne), suivis du Royaume-Uni (6h29) et des Etats-Unis (6h36).

Outre la quantité, la qualité de sommeil en cause

Au-delà de cette trop faible quantité de sommeil, c’est aussi la qualité de celui-ci qui pose problème. En effet, près de 4 personnes sur 10 dans le monde estime ne passer qu’1 à 3 « bonnes nuits » de sommeil par semaine ! Mais quelles sont les principales causes de ce sommeil perturbé selon l’enquête ? L’anxiété arrive en tête, puisqu’elle est comme cause perturbatrice de sommeil par 42 % des sondés dans l’ensemble des pays. En deuxième place des éléments perturbateurs arrive le stress lié au travail (mis en avant par 27 % des sondés dans le monde) et les pressions financières (par 25 % d’entre eux).

Par rapport aux autres contrées dans le monde, les Français ont pour leur part plutôt tendance à être satisfaits de la qualité de leur sommeil, même si 3 sur 10 déclarent cependant recourir à des médicaments pour les aider à dormir.

La ménopause, cap difficile pour le sommeil des femmes

Autre raison que l’on retrouve largement mise en avant à travers le monde comme nuisant à la qualité du sommeil, la ménopause pour les femmes. En effet, l’enquête ResMed révèle que 79 % des femmes françaises ménopausées ou préménopausées interrogées déclarent souffrir de troubles du sommeil. Plus précisément, ce sont les problèmes précis suivants que les femmes citent comme impactant leurs nuits : sommeil perturbé ou interrompu mis en avant par 47 % d’entre elles, mauvaise qualité du sommeil par 37 %, et sueurs nocturnes ou bouffées de chaleur nocturnes par 37 % des répondantes.

L’apnée obstructive du sommeil, trouble mal connu et sous-diagnostiqué

Un syndrome est aujourd’hui reconnu comme une des principales pathologies du sommeil, mais malheureusement sous diagnostiqué : le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS). « On pense à tort que l’apnée du sommeil touche essentiellement les gens en surpoids et les personnes âgées. En réalité, on trouve un large éventail de patients touchés par cette pathologie : des gens fins, d’autres en surpoids, des gens sportifs, des gens qui travaillent, des hommes, des femmes… Cette pathologie peut toucher tout le monde », explique le Dr Remi Lombard, spécialiste des troubles du sommeil à la clinique de Flandre dans le Nord, qui commente les résultats de l’enquête pour ResMed. Il ajoute : « le syndrome d’apnées du sommeil s’aggrave effectivement avec l’âge, mais touche les patients de tout âge, même les enfants. »

Comment le SAOS affecte-t-il le sommeil ? Via un dysfonctionnement de la respiration qui se manifeste par de nombreux arrêts respiratoires (apnées) de minimum 10 secondes au cours du sommeil. « Ce phénomène provoque également des micro-éveils qui fragmentent le sommeil et entraînent une forte diminution, voire une absence de sommeil profond », lit-on dans l’enquête. « Les conséquences sur la santé sont nombreuses : fatigue chronique, insomnie, somnolence, hypertension, maladies cardiovasculaires. » Or « près d’un milliard de personnes dans le monde souffriraient d’apnées obstructives du sommeil », lit-on encore, et « cette malade devrait continuer à progresser dans les années qui viennent. » Acteur majeur de la prévention sur le terrain, en tant que professionnel de santé de premier recours, le pharmacien est aussi là pour dialoguer avec le patient souffrant de troubles du sommeil, notamment si ceux-ci sont potentiellement en lien avec une apnée du sommeil non encore diagnostiquée.

Pourquoi est-ce si important de bien dormir ?

Les personnes questionnées dans cette enquête à travers le monde ont aussi dû se pencher sur les aspects positifs qu’ils associent aux phases d’amélioration de leur sommeil. Ainsi, pour l’ensemble des sondés, l’amélioration de la productivité (pour 51 % d’entre eux) et de la concentration (pour 50 % d’entre eux) arrivent en tête, quasiment à égalité ; suivis de l’amélioration ressentie de leur santé mental lorsqu’ils dorment mieux (pour 44 % des répondants à travers le monde). 9 personnes sur 10 affirment par ailleurs qu’un bon sommeil a un impact positif sur leur santé physique ; et ils sont 83 % à considérer aussi que de bonnes nuits les rendent plus créatifs.

« Les avantages d’un sommeil de qualité vont bien au-delà de la concentration, des performances et de l’humeur », affirme le Dr Rémi Lombard. « Des études cliniques montrent que les personnes dont les troubles du sommeil ne sont pas traités ont un risque plus important de développer d’autres problèmes de santé : l’hypertension artérielle, les maladies cardiaques, ou encore le diabète » D’où l’importance, devant un enchaînement, passager ou non, de « mauvaises nuits » peu réparatrices, de s’en ouvrir à un professionnel de santé comme le pharmacien. À l’écoute des maux du quotidien de sa patientèle, il est à même de conseiller des plantes ou des compléments alimentaires qui pourront aider le patient à se réconcilier avec des nuits plus paisibles, et le cas échéant l’orienter vers un médecin qui pourra prendre en charge des troubles du sommeil plus ancrés.

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