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La vaccination des femmes enceintes peut être améliorée

La vaccination des femmes enceintes peut être amél

Par Graphicroyalty

L’Académie de médecine a analysé les raisons de la non-vaccination des femmes enceintes. Elle liste ses préconisations pour améliorer leur protection.

Les femmes enceintes sont insuffisamment vaccinées. Face à ce constat, l’Académie nationale de médecine a publié un rapport début mars, dans lequel elle analyse les obstacles à cette vaccination afin d’améliorer la prévention vaccinale au cours de la grossesse. En effet, la vaccination durant cette période (qui commence avant la grossesse et se poursuit en post-partum) permet de protéger, de façon préventive, la mère et/ou le nouveau-né et le nourrisson de maladies potentiellement graves, précise l’Académie de médecine.

Accès complexe, mais facilité en pharmacie

Parmi les motifs de non-vaccination des femmes enceintes, l’Académie de médecine note, en premier lieu, l’absence de proposition par les professionnels de santé. L’Académie relève en effet qu’ « aucune consultation n’étant spécifiquement dédiée à la vaccination pendant le suivi de grossesse, la vaccination repose sur la motivation du médecin ou de la sage-femme. Elle est donc souvent reportée ou oubliée en raison d’autres priorités, par manque de motivation ou simplement faute de temps ». Autre obstacle à la vaccination : la complexité de son accès, du fait des contraintes horaires de travail, de l’organisation familiale et des transports. L’Académie souligne cependant que « la vaccination par les pharmaciens, sans rendez-vous, à proximité du domicile et avec de grandes amplitudes horaires, s’est largement développée et constitue un élément facilitant. Elle nécessite toutefois une démarche active de la femme enceinte ».
Le rapport évoque encore d’autres freins à la vaccination comme la peur d’effets défavorables pour le bébé, l’absence de crainte de la maladie, et la méfiance envers les vaccins. Il y a plus de réticence vaccinale chez les femmes enceintes que dans la population générale, avance l’Académie de médecine dans son rapport. Par ailleurs, 70% des mères sont favorables à la vaccination lorsqu’il s’agit de protéger l’enfant à naître, selon les chiffres d’une enquête Ipsos réalisée en 2023, citée dans le rapport. Mais lorsque cette vaccination a pour objectif de les protéger elles-mêmes, cette proportion chute à 57%.

Un élément de routine

Aussi, pour améliorer la vaccination des femmes enceintes, l’Académie de médecine préconise-t-elle en premier lieu que la question de la vaccination soit désormais intégrée dans la routine des consultations pré-conceptionnelles, prénatales, et lors des temps de prévention prévus en cours de grossesse. Par ailleurs, elle recommande, pour faciliter l’accès à la vaccination, que les vaccins soient rendus disponibles dans tous les lieux du parcours de grossesses : cabinets de médecins et de sage-femmes, maternités, pharmacies. Elle suggère également, pour mobiliser les professionnels de santé, qu’ils soient formés à promouvoir cette vaccination par des messages simples, et à savoir réagir à l’hésitation vaccinale. Enfin, l’Académie de médecine conseille d’encourager la recherche et le développement des vaccins pendant la grossesse, et d’analyser périodiquement l’évolution des pratiques et des couvertures vaccinales chez les femmes enceintes. 
Actuellement en France, quatre vaccinations sont recommandées aux femmes enceintes : contre la coqueluche, la grippe, le Covid, et le virus respiratoire syncitial (VRS) responsable de la bronchiolite. Pour chacun de ces vaccins, l’efficacité et la tolérance ont été clairement démontrées, rappelle l’Académie de médecine. Seuls les vaccins vivants atténués [constitués virus et bactérie vivants qui ont été modifiés afin qu’ils perdent leur pouvoir infectieux, NDLR] sont contre-indiqués en cours de grossesse, sauf nécessité (comme la fièvre jaune), indique-t-elle.
 

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