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La vaccination HPV proposée à tous les 5e dès la rentrée

La vaccination HPV proposée à tous les 5e dès la r
La vaccination contre les papillomavirus humains (HPV), permettant de prévenir certains cancers, va être proposée aux garçons et filles en classe de cinquième dès septembre 2023.

« A partir de la rentrée prochaine, pour tous les 5e, partout en France, on va lancer la vaccination. Elle ne va pas être obligatoire, elle sera proposée à vos parents », a déclaré Emmanuel Macron le 28 février 2023, s’adressant directement aux collégiens. Une déclaration évidemment relayée sur les réseaux sociaux de ce Président 2.0. Cette vaccination pourra également être réalisée en dehors de ce dispositif, c’est-à-dire par un médecin mais aussi par un pharmacien, une sage-femme ou un infirmier.  Cette annonce importante pour la lutte contre les cancers provoqués par les papillomavirus pourrait protéger quelque 800 000 élèves chaque année.

 

Les chiffres du cancer du col en France

« Les HPV, ce sont 6400 cancers par an en France », explique @mon gynéco, un chirurgien-gynécologue depuis 20 ans, très actif sur les réseaux sociaux, à qui Emmanuel Macron a souhaité faire appel pour accélérer et moderniser la communication sur les HPV. Sur un post Instagram en date du 1er mars, le médecin énumère tous les cancers concernés et insiste sur le fait que la vaccination doit aussi être également massive chez les jeunes garçons, à la fois pour protéger les femmes et pour se protéger eux-mêmes puisqu’ils peuvent eux aussi être touchés : « Cancer de l’utérus, mais aussi de la vulve du vagin, du pénis, de l’anus, de la bouche, du pharynx et du larynx. Les hommes sont eux aussi concernés par ces maladies graves », égrène-t-il.

 

Des cancers… mais aussi d’autres maladies…

Vacciner contre les papillomavirus permet également de prévenir d’autres problèmes de santé. A cause de ces virus, 30 000 femmes sont victimes chaque année de lésions précancéreuses du col de l’utérus qui peuvent nécessiter des conisations, c’est-à-dire une ablation de la zone du col de l’utérus infectée pour prévenir leur transformation en cancer. Ces traitements ne sont pas anodins car ils peuvent avoir des impacts sur la fertilité des femmes voire augmenter le risque d’accouchement prématuré.

Autres affections pouvant être causées par les papillomavirus : les verrues génitales. Ce sont 100 000 personnes par an, autant des femmes que des hommes, qui sont concernées dans notre pays.

 

Pas de traitement curatif

L’une des problématiques du papillomavirus poussant à développer la prévention, c’est qu’« il n’existe pas de traitement pour le faire disparaître », précise encore le gynécologue. Seule une surveillance, c’est-à-dire un dépistage par frottis du col de l’utérus régulier chez les femmes à partir de 25 ans peut leur éviter de souffrir d’un cancer provoqué par un papillomavirus. On comprend tout l’intérêt d’une vaccination !

 

Seules 45 % des filles et 6 % des garçons actuellement vaccinés

Pourquoi une telle campagne massive d’immunisation ? Parce que la France n’a pas une bonne couverture vaccinale. En effet, seulement 45 % des jeunes filles et 6 % des garçons sont vaccinés contre les papillomavirus ! A titre de comparaison, l’Australie, qui mène des campagnes de vaccination gratuites très efficaces depuis 2007, bénéficie d’une couverture vaccinale de sa jeunesse qui atteint 80 % des femmes et des hommes. Si bien que dans ce pays, les lésions précancéreuses ont régressé de 50 % depuis et que les Australiens ambitionnent d’avoir éradiqué le cancer du col dans 15 ans !

 

Pourquoi cette annonce est très importante ?

L’annonce du Président Macron est essentielle, car pour la première fois il s’agit de protéger les jeunes filles et les jeunes garçons à un âge suffisamment jeune – en classe de 5e- pour que cette vaccination soit réellement efficace. Car l’infection par un papillomavirus, qui constitue l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente en France, est extrêmement contagieuse. « Un simple contact, même superficiel, peut la transmettre », insiste @mongyneco dans son post Instagram. Ainsi, « 80 % des femmes et des hommes se contaminent lors des premiers rapports sexuels, avant 25 ans. On ne peut pas vraiment l’éviter, et le préservatif ne protège pas complètement », ajoute-t-il. D’où l’intérêt d’aller encore plus loin et de faire passer le message aux jeunes gens dès le collège, avant la vie sexuelle.

 

Deux injections entre 11 et 14 ans et 3 entre 15 et 19 ans

Côté schéma vaccinal, 2 ou 3 injections protègent pour toute la vie, selon l‘âge auquel on initie la vaccination. Ainsi, pour les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans, il faut faire 2 injections. Et si la jeune personne a déjà entre 15 et 19 ans lorsque la vaccination commence, 3 injections sont alors nécessaires. Par ailleurs, les hommes qui ont des relations sexuelles avec les hommes sont aussi inclus dans les recommandations vaccinales françaises, jusqu’à 26 ans.

 

Pas d’obligation mais une forte incitation

La vaccination contre les 9 souches principales de papillomavirus, celles qui engendrent 90 % des infections, est donc fortement recommandée (mais pas obligatoire) pour les filles et pour les garçons, pour toutes les raisons énumérées précédemment. Avec la nouvelle campagne gouvernementale de vaccination pour tous les élèves de 5e, filles et garçons, dès la rentrée de septembre 2023, la vaccination ne sera pas non plus obligatoire, mais elle sera proposée aux parents via le collège de manière proactive. Ce qui est une manière d’inciter fortement les familles à se lancer, notamment en faisant passer des messages de prévention aux adolescents qui intègrent ces informations et ensuite communiquent avec leur famille.

Un vaccin sûr et du recul

Dernier point, important, qu’en est-il de la sécurité de ce vaccin ? Il est introduit en France depuis 2007 ainsi que dans la majorité des pays étrangers. « Nous avons donc 15 ans de recul et nous savons qu’il n’est pas dangereux », conclut @mygyneco.

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