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La vaccination maternelle contre la bronchiolite se précise

La vaccination maternelle contre la bronchiolite s

Par Graphicroyalty

Dans un projet de recommandation, la Haute autorité de santé confirme la pertinence de la vaccination des femmes enceintes contre le virus de la bronchiolite.

La Haute autorité de santé (HAS) s’est dite favorable début avril à l’utilisation d’Abrysvo, le nouveau vaccin contre la bronchiolite du laboratoire Pfizer, chez les femmes enceintes. L’objectif de ce vaccin est de protéger les nourrissons dès leur naissance contre cette maladie qui peut être très grave, en vaccinant la future maman durant sa grossesse : ainsi, les anticorps produits par le corps de la femme enceinte passent aussi dans la circulation sanguine du futur bébé. A sa naissance, il est protégé par les anticorps transmis par sa maman jusqu’à ses six mois. L’Agence européenne du médicament (EMA) a donné en août 2023 son accord pour la commercialisation (autorisation de mise sur le marché, AMM)  de ce vaccin contre le virus syncytial (VRS), mais il faut encore l’aval de la Haute autorité de santé, qui précise la place de chaque vaccin dans la stratégie vaccinale.

Saisonnalité

Pour l’heure, la HAS a publié uniquement un projet de recommandation, qui fait l’objet d’une consultation publique des professionnels de santé et des représentants des associations d’usagers durant le mois d’avril. Dans ce document provisoire, l’autorité sanitaire conseille que la vaccination maternelle contre le VRS se déroule de septembre à janvier en métropole, c’est-à-dire dès la phase pré-épidémique et jusqu’à la fin de la période épidémique, compte tenu du caractère saisonnier du virus de la bronchiolite.

Conditions requises

La HAS recommande également, par précaution, que la vaccination ait lieu entre la 32e et la 36e semaine d’aménorrhée. Le risque de naissances prématurées provoquées par Abrysvo n’est « pas significatif ». Mais l’instance sanitaire tient notamment compte du fait que ce risque a mené à l’arrêt du développement d’un vaccin concurrent, Arexvy (GSK), et du manque de données d’efficacité vaccinale d’Abrysvo pour les nouveaux nés prématurés.

Plusieurs armes contre le VRS

Dans l’arsenal contre la bronchiolite, il existe aussi Beyfortus, un traitement préventif contre le VRS qui cette fois consiste en l’injection d’anticorps monoclonaux chez le nourrisson. La HAS relève qu’Abrysvo et Beyfortus correspondent à deux stratégies préventives alternatives. Aussi elle ne recommande pas que les deux médicaments soient administrés de façon systématique. C’est uniquement lorsque la vaccination n’a pas été réalisée chez la femme enceinte, ou lorsqu’elle est probablement inefficace (en raison d’une naissance avant 37 semaines d’aménorrhée ou d’un intervalle entre la naissance et la vaccination de moins de 14 jours) que la HAS préconise alors un rattrapage d’immunisation chez le nourrisson par Beyfortus.

En revanche, la HAS ne se prononce pas sur la pertinence d’une revaccination en cas de nouvelle grossesse après une première vaccination. Dans ce cas de figure, elle invite donc, pour l’instant, à privilégier l’immunisation du nouveau-né. Dernière précision : la HAS indique que le vaccin Abrysvo peut être administré en même temps qu’un vaccin contre la grippe ou la Covid-19. Pour un rappel adulte du vaccin diphtérie-tétanos-coqueluche-polio acellulaire, il faut en revanche respecter un intervalle de deux semaines.

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