Le fluor est une arme très efficace contre les caries, et sa présence dans les produits destinés au brossage des dents fait l’objet de recommandations en fonction de l’âge formulées par l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD). La plupart des laboratoires qui proposent des dentifrices en tiennent compte pour proposer des produits conformes à ces dosages recommandés, mais malheureusement pas tous !
Parmi les références conformes aux avis des experts figure par exemple « Mon petit La Rosée Dentifrice à la fraise bio ». S’il contient « 99 % d’ingrédients d’origine naturelle », il annonce la couleur, et pas seulement celle, toute rose, de la fraise des bois : il affiche sur son emballage la mention « avec fluor » et arbore à ce titre le logo de l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD). Ce dentifrice, prévu pour les enfants jusqu’à 6 ans avec un dosage de fluor de 1000 ppm (partie par million), est remplacé dès 6 ans par le « Dentifrice soin complet à la menthe bio », vert cette fois, dosé à 1450 ppm. Lili Kiwi vient de sortir aussi un dentifrice fluoré à 1000 ppm arôme coco-menthe 100 % d’origine naturelle. Et WhatMatters propose un dentifrice pour enfants de 1 à 7 ans contenant 1000 ppm de fluor, puis un autre dès 7 ans dosé à 1450 ppm. Toutes ces références, récemment arrivées sur le marché, peuvent être trouvées en pharmacie.
Bien vérifier la présence de fluor
Si ces trois produits répondent en termes de teneur en fluor aux recommandations des dentistes et de l’UFSBD, il est judicieux de bien vérifier la composition et le bon dosage en fluor du dentifrice que vous vous apprêtez à acheter, car d’autres nouvelles gammes proposent des produits dépourvus de fluor. Pourtant, cet oligo-élément est indispensable pour éviter que l’émail qui recouvre les dents ne devienne poreux et vulnérable. La seule option contre la déminéralisation est de déposer, en topique lors du brossage, du fluor sur les dents. Il se lie à l’émail pour constituer une barrière contre les attaques acides des bactéries responsables de la plaque dentaire et des caries. « Le fluor est l’actif anti-caries le plus efficace. S’en priver revient à réduire ses chances de rester en bonne santé bucco-dentaire », affirme l’UFSBD dans un communiqué explicitement intitulé « Dentifrices sans fluor : une perte de chance face à votre santé bucco-dentaire ».
Des dosages selon l’âge
Avant 2 ans, il est intéressant de commencer à brosser tout doucement les dents de l’enfant et ce dès l’apparition de la première dent de lait mais cela se fera sans dentifrice. Progressivement, quand percent les molaires, on incitera l’enfant à effectuer un brossage quotidien. Puis dès 2 ans, quand il sera capable de cracher, il se brossera les dents 2 fois par jour avec un dentifrice dosé entre 250 et 600 ppm de fluor, puis dès 3 ans entre 500 et 1000 ppm. Après 3 ans, on passe à 1000 ppm jusqu’à 6-7 ans. Et à l’âge de raison, on a droit au dentifrice dosé à 1450 ppm de fluor des parents !
Pas de risque d’intoxication
De plus en plus de personnes se tournent, par manque d’information voire en se trouvant victimes de désinformation, vers des dentifrices dépourvus de cet oligo-élément. Cette méfiance vis à vis du fluor provient de publications (présentes sur les réseaux sociaux ou dans des ouvrages malheureusement non sourcés) faisant redouter une toxicité du fluor, non fondée scientifiquement. L’UFSBD insiste sur le fait que « du point de vue de la législation, les ions fluor sont limités dans les cosmétiques à la dose de 0,15 % (soit 1500 ppm). Les risques d’intoxication chroniques sont faibles. Ils sont essentiellement dus à un mésusage (ingestion de forte quantité de dentifrice en particulier par des enfants qui ne sont pas en âge de le recracher ou dans des situations psychiatriques particulières) ». L’union des dentistes ajoute : « Utilisé de manière raisonnée, en suivant les recommandations de votre dentiste, le fluor est un allié très précieux pour la santé de vos dents ». Quant aux supplémentations en fluor que certains ont pu connaître, sous forme de gouttes ou de comprimés, elle n’est plus recommandée depuis 2008 mais peut toutefois être proposée au cas par cas en cas de fort risque carieux.