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Le gouvernement s’empare du sommeil des Français

Le gouvernement s’empare du sommeil des Français

par troyanphoto

Le ministre de la Santé a présenté un plan destiné à améliorer le sommeil des Français, car s'il est de mauvaise qualité ou trop réduit en durée, cela a un impact sur la santé.

Les Français ne dorment plus assez. En 50 ans, leur temps de sommeil a diminué d’une heure et demie. 45% d’entre eux sont confrontés à des troubles du sommeil. Ils dorment en moyenne 7h par nuit, et un Français sur cinq dort même moins de 6h par nuit. Quant aux enfants et aux adolescents, ils sont respectivement 30% et 70% à manquer de sommeil. Face à ce constat, et dans le cadre de la grande cause nationale 2025 consacrée à la santé mentale, le ministre de la Santé Yannick Neuder, a présenté fin juillet une feuille de route interministérielle visant à faire du sommeil des Français une priorité publique. « Nous sommes devant une dette de sommeil généralisée, a-t-il commenté, tout le monde est touché, tout le monde est concerné ».

Risques somatiques et psychiques

« Le sommeil n’est pas un luxe mais une nécessité non négociable. Il est bien plus qu’un temps de repos, c’est un processus biologique essentiel qui régule un certain nombre de fonctions immunitaires, métaboliques, hormonales et digestives », a-t-il rappelé. Ainsi, un mauvais sommeil ou un manque de sommeil augmente de 55% le risque d’obésité chez les adultes, et de 28% le risque de développer un diabète de type 2. Chez les plus jeunes, il impacte la croissance et diminue aussi bien la résistance immunitaire que l’efficacité vaccinale. Mais la dégradation du sommeil n’est pas non plus sans conséquences pour la santé mentale : elle accentue les risques de troubles de l’humeur, de l’anxiété, de symptômes dépressifs. Des études récentes révèlent par ailleurs que l’altération du sommeil serait un signal d’alerte précoce du développement de maladies neurodégénératives.

Aussi la feuille de route du gouvernement a-t-elle dégagé cinq axes d’action, déclinés en 25 mesures. En premier lieu, il s’agira de faire connaître au grand public, par des campagnes de sensibilisation et d’informations sur les sites gouvernementaux (Assurance maladie Ameli.fr, Santé publique France, sante.gouv.fr, mangerbouger.fr), les durées de sommeil recommandées à chaque âge. S’agissant plus spécifiquement des enfants et des adolescents, auxquels le gouvernement consacre un axe entier, l’accent sera mis, auprès des parents comme des professionnels de la petite enfance, sur l’importance des rituels du coucher, et sur les risques de l’exposition aux écrans.

Qualité et quantité

Tout autant que la quantité, la qualité du sommeil est importante : ceci passe par la mise en place d’un environnement favorable. Pour ce faire, un guide sera élaboré, recommandant des choix de matériaux pour améliorer les qualités thermiques et acoustiques des logements. Dans les lieux publics, sera encouragée la création d’espaces calmes permettant de se protéger des nuisances sonores dans son quotidien. Et les employeurs comme les salariés seront également mieux informés des risques que représentent certains modes d’organisation du travail comme les horaires atypiques, nocturnes, etc.

Par ailleurs, l’exécutif a également l’intention de mieux sensibiliser et former les professionnels de santé (pharmaciens, médecins, infirmiers, sage-femmes, etc) au repérage et au dépistage des troubles du sommeil. En particulier, il met en avant l’application Jardin Mental, développée avec des patients et des professions, qui permet aux patients de suivre l’état de leur santé mentale et leur évolution à l’aide de plusieurs indicateurs dont le sommeil. Des recommandations sur le bon usage de la mélatonine, notamment destinées aux personnes ayant des troubles du neurodéveloppement, seront formulées. Enfin, le gouvernement a l’intention de soutenir la recherche sur le sommeil en suivant et documentant mieux les habitudes des Français et les troubles qu’ils rencontrent.

Quid de la sieste en entreprise ?

Au cours de la présentation de sa feuille de route, le ministre de la Santé a également évoqué la question de la sieste au travail. Nulle mention n’y est faite expressément dans son plan de route, et aucune recommandation officielle ne sera faite en ce sens, néanmoins, le ministre s’y est dit « très favorable ». Il considère souhaitable « d’aménager comme beaucoup d’entreprises le font déjà spontanément des espaces de pause, des espaces calmes qui permettent aux salariés de faire des micro-siestes ».

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