Etonnant mais pourtant vrai ! Selon une étude menée par le laboratoire de sécurité des aliments de l’Anses (Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation) publiée le 20 juin, on retrouve plus de microplastiques dans l’eau, les sodas, le thé glacé, le vin ou la bière lorsque ces boissons sont conditionnées dans des bouteilles en verre (une centaine de particules par litre) que lorsqu’elles sont contenues dans des bouteilles en plastique ou des cannettes (le nombre moyen de microparticules de plastiques y est 5 à 50 fois moindre).
Capsules fautives
Dans le cas des boissons conditionnées dans des bouteilles en verre capsulés, les scientifiques ont conclu que les microplastiques provenaient de la peinture recouvrant les capsules métalliques.
D’une part, ils ont observé les microplastiques contenus dans les boissons étaient majoritairement de la même couleur et de la même composition que la peinture des capsules. D’autre part, la peinture de ces capsules comporte de mini-éraflures, invisibles à l’œil nu, probablement liées aux frottements entre les capsules avant qu’elles ne soient utilisées. Ces frottements, en libérant des particules à la surface des capsules, seraient à l’origine des microplastiques retrouvés dans les liquides.
Solutions à mettre en œuvre
Pour évaluer la possibilité de réduire ces microplastiques, le laboratoire a réalisé un test. Les bouteilles ont tout d’abord été nettoyées et remplies d’eau filtrée pour qu’il ne reste aucun microplastique détectable. Le premier scénario a consisté à encapsuler les bouteilles sans nettoyer la capsule. Dans ce cas, 287 particules par litre ont été retrouvées en moyenne dans l’eau des bouteilles.
Pour le deuxième scénario, les bouteilles ont été encapsulées après nettoyage des capsules à l’aide d’une bonbonne d’air. Le nombre de particules a diminué jusqu’à atteindre 106 particules par litres. Pour le troisième scénario, les capsules ont été soufflées à l’air puis rincées avec de l’eau filtrée et de l’alcool, Le nombre de particules retrouvées est alors passé à 87.
Pour éviter la libération de particules de plastiques dans les boissons contenues dans des bouteilles encapsulées, les industriels pourront donc suivre cette piste du nettoyage. Mais il en existe aussi d’autres, comme modifier la composition des peintures des capsules, ou encore changer leurs conditions de stockage avant utilisation afin d’éviter les frottements, indique l’Anses.