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Les adolescents en proie à de nouvelles formes d’addictions

Les adolescents en proie à de nouvelles formes d’a

par Photographee.eu

Si les jeunes délaissent le tabac et l’alcool, d’autres substances ou pratiques sont source de dépendance. Une étude européenne fait le point.

On ne peut que se réjouir de la baisse de la consommation d’alcool, de drogues illicites et de cigarettes traditionnelles chez les adolescents européens âgés de 15-16 ans, qui est le constat dressé par une étude de l’agence de l’Union européenne sur les drogues (EUDA), réalisée dans 37 pays européens auprès de plus de 110 000 jeunes, et publiée fin mai. Mais il serait pour autant naïf de croire que les sources d’addictions sont en voie de disparition.  En effet, l’étude fait également part d’« inquiétudes croissantes » concernant l’augmentation de l’usage non médical de médicaments, mais aussi de la cigarette électronique, et des jeux et paris en ligne, pour cette classe d’âge. Elément notable, l’étude fait état d’une augmentation des comportements à risque chez les filles.

Des médicaments détournés

Ainsi, « l’usage non médical de médicaments est une préoccupation croissante » relève l’étude de l’EUDA, qui mentionne que les produits les plus fréquemment détournés de leur usage sont les tranquillisants et sédatifs (à 8,5%), les analgésiques (6,9%), et les médicaments du trouble de l’attention et de l’hyperactivité (3,4%). Dans ce domaine, les filles signalent systématiquement des taux de consommation plus élevés.
Par ailleurs, les jeunes interrogés perçoivent ces substances comme faciles d’accès, ce qui « souligne la nécessité d’une prévention et d’un suivi ciblés de l’abus de médicaments sur ordonnance chez les adolescents », souligne l’enquête.

De nombreuses substances illicites

S’agissant de la consommation de drogues, la consommation de cannabis, qui « demeure la drogue illicite la plus couramment consommée (…) et son initiation précoce (…) restent préoccupantes » note le rapport de l’EUDA, mais dans l’ensemble, la consommation moyenne baisse sur le long terme puisqu’en 2025, 14% des 15-16 ans a déclaré avoir eu recours à une drogue illicite au moins une fois, versus 19% il y a 10 ans. Les nouveaux produits de synthèse font en revanche l’objet d’une consommation plus forte (3%) que les amphétamines, qui sont des stimulants du système nerveux central (1,8%), l’ecstasy (2,1%), la cocaïne (2,3%), ou les drogues hallucinogènes comme le LSD (1,8%). Le protoxyde d’azote (également appelé gaz hilarant) a également été utilisé par 3,1% des jeunes.

Alcool et tabac

L’étude de l’agence européenne des drogues mentionne également que la consommation d’alcool au cours de de la vie chez les 15-16 ans a régulièrement diminué sur 30 ans, de 88% en 1995 à 74% en 2024. Même trajectoire pour le tabac, dont la consommation a diminué de moitié chez les adolescents européens, passant de 68 à 32 % entre 1995 et 2024. En revanche, l’usage de la cigarette électronique est en hausse : entre 2019 et 2024, il est passé de 14% à 22%, et les filles déclarent avoir consommé plus (46%) que les garçons (41%).

Addiction digitale

Le pourcentage d’adolescents ayant utilisé des jeux d’argent en ligne a lui aussi fortement augmenté sur la période observée, quasiment de moitié (14% en 2024 versus 8% en 2019), avec une hausse marquée chez les filles puisqu’elle a triplé chez ces dernières (9% versus 3%).
Par ailleurs, l’essor des smartphones et tablettes, en popularisant les jeux vidéos, a marqué une augmentation significative du recours aux jeux chez les adolescents (80% déclarent jouer en 2024 contre 47% en 2015). Particularité de cette activité : autrefois principalement masculine, elle est désormais courante chez les filles et cette augmentation a été rapide (71% déclarent jouer en 2024, contre 22% en 2015).
L’étude observe également que 47% des jeunes signalent une utilisation problématique des réseaux sociaux, alors qu’ils étaient seulement 38% en 2015.

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