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Maladie de Lyme : un vaccin indirect en expérimentation

Maladie de Lyme : un vaccin indirect en expériment

Par malykalexa777

Une approche vaccinale innovante qui cible le microbiote des tiques pourrait réduire l’incidence de la maladie de Lyme.

Peu de gens le savent, mais les tiques représentent le premier vecteur de maladies pour les animaux et le deuxième pour les humains. Parmi les agents infectieux dont sont porteurs ces tous petits animaux de la famille des acariens et qu’ils peuvent transmettre par piqûre se trouvent les Borrelia, responsables de la maladie de Lyme. Si cette dernière est souvent sans symptômes, elle peut dans certains cas devenir invalidante en raison notamment de douleurs articulaires et neurologiques durables.

Nouvelle technique

Alors que les recherches se multiplient sans succès depuis plusieurs années pour la mise au point d’un vaccin contre la maladie de Lyme, des travaux réalisés par l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE), en collaboration notamment avec l’École nationale vétérinaire d’Alfort, ouvrent une piste extrêmement prometteuse. L’idée, très innovante, est de vacciner les humains pour cibler les tiques de manière indirecte. Mais comment cela fonctionne-t-il ?

La tique se vaccine en mordant

Testé avec succès sur la souris, ce vaccin repose sur l’injection d’une bactérie inoffensive pour le rongeur (et les humains) qui entraîne la fabrication d’anticorps spécifiques. Lorsque des souris vaccinées sont mordues, ces anticorps présents dans leur sang sont transférés dans l’organisme des tiques et modifient leur microbiote. L’analyse de ces dernières après morsure montre qu’elles portent beaucoup moins de Borrelia que celles qui ont piqué des animaux non vaccinés. Lorsqu’il est administré à une souris, ce vaccin « protège » donc la tique contre la colonisation par Borrelia grâce à une altération de leur microbiote, mais ne protège pas la souris de la maladie. C’est pour cela que l’on parle de vaccin indirect.

Même si plusieurs années d’essais cliniques seront encore nécessaires avant que ce vaccin soit approuvé chez l’homme, cette approche pourrait révolutionner la transmission des maladies dites « vextorielles », c’est-à-dire celles causées par un germe pathogène inoculé par un vecteur (moustique, tique, punaise...).

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