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Masques de ventilation à aimants : attention au risque d’interférence !

Masques de ventilation à aimants : attention au ri

Par Kudosstudio

Les simulateurs cardiaques et les implants cochléaires peuvent être perturbés par les masques à aimants utilisés dans l’apnée du sommeil.

En novembre 2022, la société Philips a informé les autorités sanitaires d’un risque d’interférence électromagnétique entre, d’une part, ses masques avec aimants pour appareils de ventilation utilisés dans l’apnée du sommeil, et d’autre part, des dispositifs médicaux implantés (DMI) métalliques. La liste de ces DMI est longue et les termes sont techniques : simulateurs cardiaques (pacemakers), neurostimulateurs, clips d’anévrisme, spirales d’embolisation, plaques crâniennes métalliques, implants oculaires, certaines lentilles de contact contenant du métal, implants cochléaires, stents métalliques, ports et pompes implantables comme les pompes à insuline, etc.

Dysfonctionnement ou déplacement

« Ces interférences peuvent survenir lorsque les patients ou l’un des membres de leur foyer portent des dispositifs implantés métalliques et sont susceptibles de se trouver à proximité (à une distance inférieure à 15 cm) de ces masques contenant des aimants », explique l’agence du médicament. Le risque ? Que ces interférences entraînent un dysfonctionnement, un mouvement ou un déplacement des DMI. Selon la société Philips, au 14 octobre 2022, 25 événements suggèrent que les aimants du masque ont affecté des DMI : défaillance d’un stimulateur cardiaque entraînant son remplacement, réinitialisation d’un défibrillateur cardiovecteur implantable, convulsions, arythmie, pression artérielle irrégulière, variation des pulsations cardiaques…

Un seul cas en France

Les autorités françaises relèvent pour leur part que la majorité des cas ont été rapportés aux Etats-Unis et qu’au 19 septembre 2022, un seul cas a été signalé en France, « sans conséquence pour le patient ». Mais depuis, d’autres fabricants ont informé l’agence du médicament de ce même risque d’interférence avec leurs masques à aimants utilisés avec des appareils de ventilation. Il s’agit des sociétés Dräger, Resmed et Sleepnet.

La liste des masques concernés a donc été réactualisée :

• Philips : masques faciaux Amara View et DreamWear ; masques nasaux DreamWisp et Wisp et Wisp Youth ; masque de traitement 3100 NC/SP

• Resmed : masques faciaux AirFit F20, AirTouch F20, AirFit F30, AirFit F30i ; masques nasaux AirFit N10, AirFit N20, AirTouch N20 ; masque sans fuite intentionnelle AirFit F20 NV

• Dräger : masques nasaux NovaStar TS et NovaStar Plus

• Sleepnet : masques faciaux Mojo et Mojo 2 ; masques nasaux iQ 2, Phantom 2

En cas de doute

Les quatre fabricants ont procédé à une mise à jour des contre-indications pour leurs masques magnétiques. L’agence du médicament indique que « les patients utilisant ces masques avec aimants ont été ou seront prochainement informés par les prestataires de santé à domicile (PSAD) sur les dispositifs médicaux implantés concernés et la conduite à tenir ». Bien entendu, tout patient lui-même porteur (ou une personne de son entourage) d’un DMI métallique contre-indiqué avec son masque à aimants, ou tout simplement en cas de doute, peut contacter son PSAD pour discuter des alternatives envisageables, notamment une substitution par un masque sans aimant. Il peut aussi contacter son médecin pour déterminer la conduite à tenir, par exemple dans l’attente d’un remplacement. Les autorités rappellent, enfin, que « tout appareil avec aimant est susceptible de provoquer des interférences avec des dispositifs contenant des métaux ».

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