Alors que les effets des pesticides sur la santé sont régulièrement questionnés, Santé publique France et l’Agence nationale de la sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) viennent de lancer une étude à l’échelle de la France métropolitaine. Baptisée PestiRiv, elle a pour principal objectif de savoir s’il existe une « différence entre l’exposition aux pesticides des personnes vivant près de vignes et de celles vivant loin de toute culture ». Pour cela, elle va chercher à « identifier de manière objective les sources qui contribuent le plus à l’exposition aux pesticides » et à « adapter les mesures de prévention ». Les relevés concerneront une cinquantaine de substances.
Des prélèvements multiples
L’exposition aux pesticides sera mesurée à la fois chez l’Homme et dans l’environnement, et cela de plusieurs manières : des échantillons d’urines et de cheveux seront recueillis pour mesurer les pesticides présents dans l’organisme des participants ; les poussières, l’air à l’intérieur du logement, ou encore des fruits et légumes du jardin de certains participants seront également prélevés ; des mesures de pesticides dans l’air extérieur seront menées dans certaines zones viticoles et d’autres éloignées de toute culture. Cela permettra de comparer « le niveau d’exposition réelle de la population à l’ensemble des sources possibles d’exposition : l’air, l’alimentation (y compris l’eau), l’activité professionnelle dont les usages agricoles, et les usages domestiques ». Ce sont près de 3 350 personnes qui seront impliquées, habitant dans plus de 250 zones d’études représentant des situations locales contrastées au sein de six régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Des éléments d’information complémentaires
Ces différentes mesures seront accompagnées d’autres éléments d’enquête. Ainsi, des questionnaires adressés aux participants permettront d’identifier les sources pouvant contribuer à leur exposition aux pesticides. Une description des conditions météorologiques et topographiques pouvant influencer la dispersion des pesticides dans l’environnement sera réalisée. Le contexte agricole des zones d’étude sera analysé, par exemple la probabilité de traitements des vignes. Les données de surveillance nationale de l’eau seront exploitées pour connaître localement la contribution de cette source à l’exposition des consommateurs. Ce recueil se terminera en août 2022.
