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Punaises de lit : avoir les bons réflexes

Punaises de lit : avoir les bons réflexes
L’Anses insiste sur l’impact sur la santé physique et psychologique que la cohabitation forcée avec ces parasites fait peser sur les Français.

Les punaises de lit sont de petits insectes qui se cachent dans les matelas, les sommiers, les canapés. Se nourrissant de sang, elles sortent et piquent la nuit, et se cachent le jour dans la literie ou même les plinthes. Une discrétion diurne qui fait que bien souvent, ce n’est qu’à cause  de fortes démangeaisons et de petits boutons rouges fréquemment disposés en ligne que l’on réalise la présence de ces indésirables compagnons de nuit dans nos chambres.

Halte aux idées reçues !

Dans un rapport publié le 19 juillet 2023, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) révèle qu’entre 2017 et 2022, 11 % des foyers français ont été infestés par des punaises de lit. L’Agence s’inscrit en faux contre plusieurs idées reçues tenaces sur les punaises de lit. Premièrement, « leur présence ne traduit pas un manque de propreté : tout le monde peut être victime d’une infestation à son domicile », peut-on lire en préambule. Deuxièmement, « il n’y a pas de lien entre le niveau socio-économique d’un foyer et le fait d’être victime d’une infestation ». D’où vient cette recrudescence des infestations par les punaises de lit ces dernières années ? L’agence sanitaire désigne deux responsables principaux : « l’essor des voyages et une résistance croissante des punaises aux insecticides ». Les auteurs du rapport écrivant ainsi : « Si tous les foyers peuvent être touchés par les punaises de lit, nous avons néanmoins pu identifier quelques facteurs qui favorisent les infestations : le fait de voyager ou de résider dans un logement partagé par exemple. »

Un coût économique potentiellement dramatique

Si tous les foyers peuvent être concernés indépendamment des critères socio-économiques, « en revanche, le niveau de revenu est un facteur de persistance de l’infestation car la lutte peut s’avérer coûteuse, 866 euros en moyenne par foyer. Au-delà du coût de la lutte, les victimes d’infestation ont parfois peur d’être stigmatisées, ce qui peut empêcher d’en parler et de mettre en place des actions rapides pour éviter leur dispersion », ajoute les experts. L’Anses recommande donc de « travailler à un mécanisme de déclaration obligatoire et à l’accompagnement des particuliers par une prise en charge financière, a fortiori pour les ménages à faibles ressources ». Il faut dire que l’Agence a effectué un petit calcul édifiant : celui du coût de la lutte à l’échelle nationale pour les seuls ménages français. « Il a atteint 1,4 milliard d’euros pour la période 2017-2022, soit 230 millions d’euros par an en moyenne ». A ce coût de la lutte s’ajoute le coût sanitaire, car si les punaises de lit ne transmettent pas de maladie, leur intrusion et leur installation dans le cocon du foyer peut entraîner des effets psychologiques importants, et impacter très négativement le bien-être des personnes dont le domicile est infesté. « En 2019, le coût sanitaire a représenté 83 millions d’euros pour les Français, dont 79 millions d’euros associés à une baisse de la qualité de vie, aux troubles du sommeil et aux impacts sur le santé mentale, 1 million d’euros lié aux arrêts de travail et 3 millions d’euros environ au titre des soins physiques », alertent les experts de l’Anses.

Comment soigner les piqûres ?

N’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien pour désinfecter les piqûres à l’aide de produits adaptés, surtout si vous n’avez pas pu résister à gratter les boutons…

Comment se débarrasser des intrus ?

On l’a vu, les deux causes principales de recrudescence des infestations identifiées par l’Anses sont l’augmentation des voyages et celle des résistances aux insecticides. Un tout premier conseil relevant du bon sens est donc, lorsqu’on revient de voyage, de placer dans un premier temps sa valise dans une pièce carrelée comme la salle de bain plutôt que de l’installer directement dans sa chambre. Pour lutter contre la deuxième cause, « l’Agence recommande de privilégier les méthodes non chimiques, comme le traitement par la chaleur sèche ou la congélation. Si les deux sont considérés comme efficaces, le traitement par la chaleur peut être utilisé pour traiter une pièce dans son ensemble, alors que la congélation est plus adaptée à des vêtements ou de petits objets infestés », peut-on lire. Evidemment, avant toute chose, il convient de nettoyer, aspirer et ranger la pièce infestée, et de laver le linge de lit et les habits qui ont pu être en contact avec les indésirables insectes à 60 degrés. Des appareils à vapeur peuvent aussi être facilement loués pour désinfecter les plinthes, coussins, tissus d’ameublement… Si ces mesures ne suffisent pas, l’emploi d’insecticides peut être une option de dernier recours. Mais dans ce cas, l’Anses martèle que ces derniers peuvent « provoquer des intoxications, augmenter la résistance aux insecticides et donc réduire leur efficacité et, plus globalement, contribuer à polluer l’environnement. Toutefois, en cas de persistance de l’infestation, les professionnels de la désinsectisation pourront utilise des produits chimiques sont l’efficacité et les risques ont été évalués dans le cadre d’une autorisation de mise sur le marché ». La liste des entreprises labellisées « punaises de lit » peut être consultée sur le site internet de la chambre syndicale du secteur : elle répertorie dans un annuaire les professionnels de la désinsectisation ayant bénéficié d’une formation spécifique dispensée par les organismes de formation de la CS3D et qui sont signataires de la charte STOP PUNAISES du Ministère de la Ville et du Logement. Sachez enfin que si le professionnel utilise un insecticide, il doit être en possession d’un certificat Certibiocide en cours de validité délivré par le ministère de la Transition écologique.

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