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Que sait-on des effets à long terme des vaccins contre la Covid ?

Illustration - Que sait-on des effets à long terme

Par hedgehog94

Les vaccinosceptiques redoutent la survenue d’effets secondaires longtemps après l’injection. L’observation de l’histoire de la vaccination est pourtant très rassurante sur ce sujet.

Pour élucider cette épineuse question de supposés effets retardés des vaccins anti-Covid, de nombreux scientifiques ont pris la parole et apporté des éléments fiables de réflexion. Parmi eux figure Océane Sorel, virologue, qui tient le compte thefrenchvirologist sur Instagram. La Bretonne, installée à San Diego, propose des contenus de vulgarisation scientifique sourcés… et agréables à consulter.

Des effets rares

En passant en revue les cas d’effets secondaires relevés dans l’histoire de la vaccination et en étudiant leur délai d’apparition, elle note d’abord qu’ils sont rares. Ainsi, le vaccin oral contre la polio, qui n’est plus utilisé dans les pays industrialisés depuis la fin des années 1990, « peut mener dans de très rares cas, 1 sur 2,4 millions de doses, à une paralysie lorsque le virus atténué contenu dans le vaccin mute dans le corps du patient et retrouve une virulence similaire au virus sauvage », explique la jeune docteure en virologie-immunologie et en médecine vétérinaire. Et cet effet indésirable a un délai d’apparition post-vaccinale rapide : quatre semaines.

Le vaccin contre la fièvre jaune peut, quant à lui et « dans de très rares cas, induire des effets retardés au niveau neurologique, dont des méningo-encéphalites. On estime l’incidence de cet effet secondaire rarissime à 1 cas sur 8 millions de vaccinés ». Là encore, le délai de survenue est court : deux à trois semaines.

Autres cas : « Le vaccin contre la grippe porcine de 1976 a été identifié comme pouvant induire de rares cas de Guillain-Barré [une maladie auto-immune inflammatoire du système nerveux]. Cependant, cette même grippe peut induire cette pathologie et le risque d’apparition est 17 fois supérieur à celui lié à la vaccination. Le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) peut aussi induire une thrombocytopénie [baisse du nombre de plaquettes dans le sang] temporaire dans certains cas (1 sur 30 000 vaccinés environ). Il s’agit généralement d’un trouble passager et bénin. » Cette fois, le délai d’apparition est de huit semaines.

18 mois de recul, plus les essais !

On observe donc que « ces effets retardés se produisent en général dans un délai maximum de huit semaines », indique Océane Sorel. « En d’autres termes, dans toute l’histoire des vaccins, il n’y en a aucun qui ait mené à des effets secondaires apparus des années plus tard. Et les liens entre vaccins et autisme ou sclérose en plaques ont été totalement réfutés depuis des années », insiste la virologue. Pour elle, « dans le cas des vaccins contre la Covid-19, à part quelques cas de myocardite qui apparaissent dans les quatorze jours après la vaccination avec un vaccin à ARNm et dont l’issue est souvent très favorable, aucun autre effet secondaire sur le long terme, même rare, n’a été mis en évidence des mois après la vaccination, et ce, plus d’un an et demi après les premiers essais cliniques et après plus de 5 milliards de doses administrées dans le monde ».

 

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