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Se protéger sans risque du soleil et des moustiques est possible en un seul geste

Article Info/Intox
Le cumul de produits répulsifs et de filtres UV est-il efficace ? Ces molécules conservent-elles leurs efficacités respectives lorsqu’elles sont utilisées ensemble ?

Le moustique-tigre est à présent bien installé dans l’Hexagone où il a colo­nisé la plupart des départements. Et cette espèce étant plutôt active le jour, il est devenu courant d’utiliser conjointement répulsifs anti-insectes et crèmes solaires pour se prémunir à la fois de la bestiole rayée et des rayons du soleil.
Or, une étude de chercheurs français de l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier (CNRS, IRD, EPHE, CIRAD, INRAP, Université de Montpellier), publiée le 4 mars 2025 dans la publication scientifique Parasites & Vectors, examine pour la première fois cette pra­tique sous l’angle de l’efficacité et de la sécurité. L’analyse de ses données jette un regard critique sur cet usage en cumulé.

L'intelligence artificielle en soutien

Trois produits parmi les plus vendus ont été passés au crible : une crème solaire contenant des filtres UV, un antimoustique (contenant l’actif synthétique IR3535) et un produit associant un insectifuge naturel à une crème solaire. La méthode d’analyse utilisée combine l’utilisation de biopsies cutanées (plus fiables que des tests sur des cellules cultivées in vitro) et l’intelli­gence artificielle (IA).

Après application des produits, les échantillons de peau ont été soumis à des UV artificiels, mais aussi naturels. Ils ont ensuite été analysés sous la forme de fines tranches correspondant aux différentes couches cutanées avec un logiciel entraîné par « deep learning ». Ce qui a permis de mesurer finement la réac­tion de stress des cellules face aux rayon­nements.

Diminution de la protection

Les résultats pointent « une diminution de la protection anti-UV dans le cas d’un mélange entre crème solaire et répulsif antimoustique », explique le communiqué du CNRS. En revanche, « pour les produits mixtes, se présentant comme porteurs des deux protections à la fois, les données obte­nues sont moins catégoriques ».

Les auteurs appellent à la mise sur pied d’études complémentaires. Selon eux, cette nouvelle méthode, mêlant biopsies et IA, ouvre de nouvelles perspectives dans le champ des cosmétiques, notamment pour étudier les effets sur la santé des mélanges de produits.

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