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Stop aux intoxications accidentelles des enfants

Stop aux intoxications accidentelles des enfants

Par Андрей Журавлев

Devant l’augmentation de la gravité des accidents domestiques par intoxication chez les jeunes enfants, le Haut conseil de la santé publique a publié des recommandations pour les éviter.

Si le nombre d’hospitalisations pour intoxication a diminué chez les moins de 5 ans entre 2014 et 2023, leur gravité a augmenté en proportion, conduisant à une hausse des taux d’admission en service de réanimation (de 1,6% à 3,4%). Tel est le constat dressé par le Haut conseil de la santé publique (HCSP) dans un rapport qui s’appuie sur les données des centres antipoison et de toxicovigilance (CAPTV), et qui l’a conduit à formuler début septembre des recommandations pour prévenir ces intoxications accidentelles, mais aussi diminuer leur gravité.

Cannabis en première ligne

Le rapport établit qu’entre 2014 et 2019, la moitié des hospitalisations de jeunes enfants étaient liées à cinq grandes familles de substances : le monoxyde de carbone ; les analgésiques (médicament qui supprime ou atténue la sensibilité à la douleur) à base d’opioïdes ; les antipyrétiques (contre la fièvre), dont le paracétamol, et les antirhumatismaux ; les benzodiazépines (traitement de l’anxiété ou de l’insomnie) ; les médicaments « autres » et le cannabis sous forme de résine. Depuis 2019, le cannabis, le monoxyde de carbone et les benzodiazépines sont responsables de plus de la moitié des hospitalisations.

Les recommandations du rapport, qui représente pour le moment uniquement la première partie des travaux de l’instance scientifique, se limitent aux toxiques ingérés par la bouche et aux intoxications aigües. Il ne formule pas de préconisations à propos des intoxications au monoxyde de carbone ou au plomb (provoquant le saturnisme), ou des intoxications alimentaires.

Du carnet de santé à l’armoire à pharmacie

Toute une série de conseils du HCSP ciblent les parents et les enfants, comme mieux communiquer, sans culpabiliser, sur les réseaux sociaux, ou rappeler aux parents les mesures de prévention via des flyer ou QR code. L’instance préconise de plus de réviser la page sur la prévention des intoxications du carnet de santé, en y incluant une « check-list » de vérification de la sécurité du domicile. Il recommande d’y ajouter une illustration d’une armoire à pharmacie « idéale », ainsi que le numéro national d’appel des CAPTV.

Toutefois, le HCSP estime que « la prévention ne relève pas de la seule responsabilité des parents ». Aussi adresse-t-il également ses recommandations de façon plus large aux fabricants, aux politiques, aux professionnels de santé et de l’enfance. Il leur suggère notamment d’« élaborer des médicaments pédiatriques limitant l'aspect attractif de l'emballage, proposant dans la mesure du possible un goût neutre et une apparence neutre (forme et couleur) afin d'éviter les confusions avec des aliments ou des confiseries ». Il conseille par ailleurs de « redéfinir ce que doit être une armoire à pharmacie familiale, qui doit comporter un emplacement situé suffisamment en hauteur pour rester inaccessible au fur et à mesure que l'enfant grandit, et de taille suffisante pour accueillir les flacons et éviter qu'ils ne soient laissés à l'extérieur dans un coin du plan de travail de la cuisine ou de la salle de bains ». Enfin, il prône une limitation de la prescription de médicaments chez les enfants, et de benzodiazépines chez les adultes. Pour limiter les erreurs, il considère qu’il faut inciter les familles à « rapporter en pharmacie leur traitement quand il est terminé ou périmé ».

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