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Un reflux gastro-œsophagien n’est pas toujours pathologique !

Un reflux gastro-œsophagien n’est pas toujours pat

Par YUTO PHOTOGRAPHER

La Haute autorité de santé a rappelé l’importance de ne recourir à un traitement contre le RGO chez les nourrissons que quand ce reflux est pathologique.

Les régurgitations des nourrissons inquiètent souvent leurs parents. Fréquentes avant l’âge d’un an, elles touchent près de 70% des nourrissons âgés de 4 mois, et s’expliquent par un reflux gastro-œsophagien (RGO), c’est-à-dire la remontée involontaire du contenu de l’estomac dans l’œsophage. Il est important de souligner que le RGO peut exister sans gravité particulière pour le tout-petit alors que, dans certains cas, il nécessitera une prise en charge médicamenteuse. Soucieuse d’éviter une consommation excessive de médicaments inhibiteurs de pompe à protons (IPP) utilisés pour limiter l’acidité de l’estomac, la Haute autorité de santé (HAS) a publié mi-mars une fiche destinée à faire la distinction entre RGO physiologique (c'est-à-dire sans gravité particulière) et RGO pathologique.

Des effets indésirables non négligeables

Les IPP sont une classe de médicaments pour laquelle il existe peu de données scientifiques chez les enfants de moins d’un an. Il est cependant démontré qu’ils peuvent provoquer des effets indésirables (maux de tête, diarrhée, constipation) et augmenter le risque d’infections gastro-intestinales ou respiratoires graves. Identifier quel type de RGO affecte le nourrisson s’avère donc important pour vérifier que la balance entre bénéfice et risque est en faveur de la prescription d’un médicament de la classe des IPP.

Dès lors que la courbe de poids du nourrisson est normale, et que toute autre pathologie grave nécessitant une prise en charge immédiate a pu être écartée (les vomissements en jet fréquents qui peuvent résulter d’une sténose du pylore ou les vomissements bilieux de couleur vert fluorescent liés à une obstruction intestinale), il s’agit probablement d’un RGO physiologique. Il n’y a donc pas lieu de débuter un traitement médicamenteux pour l’enfant. La mise en œuvre de mesures hygiéno-diététiques est généralement suffisante. Il n’est pas non plus nécessaire d’investiguer plus loin en réalisant un test diagnostic, selon les recommandations de la HAS.

Signes à prendre au sérieux

Cependant, des traces de sang dans les régurgitations, des refus répétés du biberon, une cassure de la courbe de poids ou l’échec des mesures déjà mises en œuvre sont des signes à ne pas négliger. On gardera également en tête qu’un RGO peut être dit occulte, c’est-à-dire qu’il arrive qu’il n’entraîne pas de régurgitations extériorisées : il devra pourtant être considéré comme pathologique. On pourra notamment le soupçonner si l’enfant pleure plus, s'alimente moins, a des symptômes respiratoires ou ORL récurrents...

Des examens complémentaires comme une pH-métrie (une mesure de l’acidité de l’œsophage au moyen d’une sonde introduite par une narine) ou une endoscopie œsogastroduodénale (une observation de l’intérieur de l’œsophage au moyen d’une caméra introduite par la bouche ou le nez) permettront alors de confirmer le RGO pathologique. Celui-ci justifiera un traitement comprenant des IPP.

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