Bien que la confiance du grand public envers les vaccins et les médicaments reste à un niveau élevé en France, une étude réalisée par Odoxa pour l’Observatoire sociétal du médicament du Leem (Les entreprises du médicament) et publiée le 6 novembre, révèle qu’elle s’érode légèrement par rapport aux années post-Covid. Ce sont les vaccins pour lesquels la chute est la plus marquée : si 71% des personnes interrogées ont encore confiance en eux, ce chiffre a reculé de 9 points par rapport à 2021. Il se rapproche du niveau de confiance constaté durant la crise sanitaire en 2020, qui était alors de 68%, tout en lui restant légèrement supérieur.
Laboratoires peu aimés…
Les médicaments connaissent un désamour moindre : le taux de personnes déclarant avoir confiance dans les médicaments s’établit à 78%, en recul de seulement trois points par rapport aux 81% enregistrés en 2022. Et il reste plus élevé que durant la crise sanitaire, où il était alors de 73%.
Chez les professionnels de santé, en revanche, la confiance dans les médicaments est au plus haut : elle s’élève à 99% chez les pharmaciens, 98% chez les médecins spécialistes, 94% chez les généralistes. S’agissant des vaccins, les niveaux de confiance, légèrement inférieurs, sont respectivement de 96%, 90% et 92%.
Cet écart observé entre perception par le grand public et perception par les professionnels de santé se retrouve lorsque l’on interroge les Français sur les laboratoires pharmaceutiques : ce sont seulement 54% d’entre eux qui disent avoir confiance dans ces entreprises, contre 86% des pharmaciens, 92% des spécialistes et 87% des généralistes. A titre de comparaison, les Français font par exemple bien plus confiance aux sociétés de l’aéronautique et l’aérospatial (76%), ou du bâtiment et des travaux publics (68%).
…mais reconnus comme indispensables
Malgré tout, les laboratoires conservent, aux yeux du grand public comme des professionnels de santé, une bonne image. 80% d’entre eux considèrent par exemple qu’ils sont « indispensables au bon fonctionnement du système de santé » et qu’ils « contribuent fortement aux progrès et avancées dans le traitement des maladies ». Plus des trois-quarts du grand public estiment qu’ils fournissent « des médicaments de qualité et efficaces ». Néanmoins, moins de la moitié des personnes interrogées considère que les laboratoires luttent contre les pénuries, agissent de manière éthique et intègre, sont attentifs à leur impact sur l’environnement ou encore proposent des médicaments à des prix justes et adaptés.
Pour l’ensemble des personnes interrogées (78% pour le grand public et 89% pour les professionnels), la France et l’Europe restent trop dépendantes en matière de production et d’approvisionnement en médicaments. Ils reconnaissent toutefois une amélioration de l’accès aux produits de santé, à 77% pour le grand public (en hausse de 4 points par rapport à 2022), et à 60% pour les pharmaciens (en hausse de 11 points). Mais seule la moitié des Français et des pharmaciens estiment qu’il y a une réelle égalité d’accès aux produits sur l’ensemble du territoire.
